Sur la route...

<-----vient de....

Lacuna coil - stars

Le paysage défile tandis qu'elle conduit...si ses plans ont bien fonctionné, les pions et les pièces maîtresses sont déjà placées sur l'échiquier...
Elle sourit en pensant à Jane et à tout le travail accompli pour qu'elle devienne ce qu'elle est aujourd'hui...une machine à tuer, une faucheuse en tailleur de luxe. Une enfance passée à perdre son innocence car tout cela avait été prévu par Lino Vanzetti...une façon de la protéger sans se soucier des dommages collatéraux. Et Prudence dans tout cela? Pourquoi ne l'a-t-il jamais reconnue ? Pour l'épargner ou tout simplement parce que celle-ci vivait déjà dans une cage dorée aux barreaux inviolables.

Les lumières de la ville défilent, la voiture est maniable et rapide...des flashs passent furtivement dans son esprit. Le sourire d'Ahn, mystérieux, insolent...ses lèvres pulpeuses s'étirent, sont regard de brume se reflète dans le rétroviseur.

Elle sait qu'elle joue avec le feu avec lui et c'est ce qui l'excite...il n'a pas monté un empire en restant aussi innocent qu'il semble l'être. Et Nash ? Disparu de la circulation...sa fille aussi...T n'a pas l'air de s'en soucier, cela ressemble donc à une fuite...pour protéger sa fille ? Elle ne peut lui en tenir rigueur, même si elle sait que le passé finit toujours par vous rattraper...

Un loup ne deviendra jamais un agneau, même s'il le désire plus que tout.


Elle soupire, prend une bretelle d'autoroute, accélère, sent la vitesse la griser au moment où le visage de Park se superpose à l'affiche d'un mannequin qui pose torse nu pour une marque de jeans. Demain elle l'appellera, à condition de sortir vivante de cette soirée. Elle ne peut s'empêcher de sourire...car l'adrénaline est une de ses drogues préférées avec le pouvoir. Cette nuit elle pourra profiter des deux. Egoïste, fière, butée...elle ressent également une profonde satisfaction en imaginant la tête de Pepino. Quelqu'un de son envergure ne sort jamais seule, et encore moins pour se jeter dans la gueule du loup.

Un loup bien séduisant, venant de sibérie...
Après 15 minutes de profondes réflexions, elle finit par sortir de l'autoroute, se mord la lèvre, consciente des enjeux de sa mission...

Dès demain elle contactera Park...ou Prudence...les choses ne doivent plus traîner, il ne faut pas reporter les choses lorsque l' avenir est incertain...


va à------>

<< avant 21

" Coldplay/Rihanna - Princess of China"

Stupéfaite elle se tourna vers lui, cherchant à vérifier s’il ne se moquait pas d’elle. Mais non, il était sérieux et semblait très satisfait de sa surprise. Salsa se tourna à nouveau vers le véhicule et quand il s’arrêta, elle hésita encore.

- Je croyais que ce genre de voiture était réservé aux célébrités.
- Qui sait si vous n’en deviendrez pas une un jour?

Encore plus étonnée par cette mystérieuse réponse, elle regarda le chauffeur sortir du véhicule pour lui , ou plutôt pour leur ouvrir la porte. Alors avec un sourire, elle s’y engouffra, découvrant avec force petits cris surpris l’habitacle du véhicule et tout son luxe.

- Caramba !! Mais… il y a même la télévision ??
- Oui tout à fait, et… à boire aussi, je vous sers quelque chose ? Un jus de fruit ?
- Oh !

Salsa découvrit le mini-bar et ne sut que répondre dans l’immédiat. Peu après la voiture se mettait en route et aussitôt Salsa s’interrogea.

- Où allons-nous ? euh non merci, je n’ai pas soif, enchaîna-t-elle, avant de se pencher pour observer à travers les fenêtres.
- Nous allons commencer par faire un tour en touriste, pour vous faire découvrir les plus beaux panoramas de l’île et après, je connais un restaurant très sympa. Puis nous verrons, si vous avez envie de découvrir la ville et ses boutiques, ses galeries, et si nous avons le temps, nous terminerons par les studios de la production.

Elle chercha le bouton pour ouvrir la fenêtre, s’énerva un instant à ne pas trouver lequel parmi, tous pouvait l’ouvrir, finit par faire remonter la vitre qui séparait le chauffeur d’eux, rit de cette trouvaille et du coup s’amusa avec tous les gadgets de cette voiture étonnante. Elle ne cessait de s’agiter commentant tout et n’importe quoi, du cuir des sièges sur lesquels elle s’amusa à rebondir, sur les couleurs, sur l’odeur, sur l’espace incroyable. Puis elle découvrit le toit panoramique et là, à la surprise de Gary, elle se redressa pour se glisser au dehors, une fois qu’elle eut trouvé comment ouvrir celui-ci.

Inquiet, il voulut la retenir, mais se trouvant face à un ventre dénudé, il bafouilla.

- Vous… devriez faire attention… si jamais le chauffeur devait frein....

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que la limousine s’arrêta brusquement à cause d’un cycliste qui n’avait pas respecté la signalisation. Du coup Salsa se retrouva projetée en avant, et tomba pratiquement assise sur Gary, en riant aux éclats, rires entrecoupés d’excuses.

- Oh je suis navrée. Heureusement que vous étiez là, vous avez amorti ma chute.

Puis constatant qu’il ne semblait pas très à l’aise avec une jeune femme installée à califourchon sur lui, elle se redressa pour s’assoir plus correctement cette fois sur la banquette de l’autre côté.

- Elle est vraiment grande cette voiture mais..
- Mais ?
- Ça aurait été drôlement plus sympa si nous avions pu essayer ce genre de chose, lui dit-elle en pointant le doigt par la vitre, pour lui désigner un groupe de motards qui portaient tous des blousons de cuirs, cloutés, estampillés d’ailes d’anges.

Alors avec un sourire malicieux elle lui dit :

- Des anges, c’est un signe non ?

Et sans attendre la réponse de Gary, elle bondit vers l’avant du véhicule pour frapper à la fenêtre du chauffeur :

- Arrêtez-vous !! lui cria-t-elle pour être sûre d’être entendue.

Le chauffeur, fort étonné, s’exécuta de suite. Aussitôt Salsa sortit du véhicule et agita les bras pour faire signe aux motards….

16.

Gary était ravi ! Sa surprise avait fait son petit effet et c’est avec beaucoup de plaisir qu’il la vit découvrir la limousine et ses options. Il ne regrettait pas son choix et de temps en temps il jetait un œil à l’arrière pour voir si l’équipe suivait. C’est pour cette raison qu’à deux fois il se laissa surprendre par les facéties de Salsa, la première quand elle se hissa hors du toit panoramique, et la seconde quand elle décida soudain de changer de moyen de transport. D’un regard il constata que les anges qu’elle avait pris pour un signe, peut-être pour se moquer de lui ou pas, à vrai dire il n’eut guère le temps de se poser la question ; que ces motards étaient effectivement des Anges, les Hells Angels précisément.
Mais elle ne lui laissa pas le temps de le lui expliquer que déjà, elle bondissait hors de la voiture tout juste arrêtée. Il n’eut d’autre choix alors que de sortir à son tour, en espérant qu’elle ne provoquerait pas un accident ou…. Un incident avec ces motards à l’air patibulaire.

Mais à sa plus grande surprise, ils lui firent un excellent accueil.
Tandis qu’elle leur faisait des signes, les motards s’arrêtèrent aussitôt et sans façon elle leur demanda s’ils pouvaient les emmener faire un tour. Surpris assurément par une telle requête de la part d’une telle inconnue, ils se laissèrent toutefois charmer par la pétillante Salsa et ravi comme il l’avait été de lui faire plaisir, accédèrent à sa requête.
L’instant d’après, elle grimpait à l’arrière d’un de ces formidables engins rutilants de chrome, remontant sa jupe sur ses cuisses pour mieux s’installer à califourchon. Et comme si ça ne suffisait pas, elle emprunta les écouteurs du motard qui l’accueillait à « son bord », pour sourire en entendant la musique.

- Alors tu montes chéri ?

Surpris, Gary se tourna vers une femme sans âge à la chevelure blonde décolorée, et aux tatouages aussi nombreux que ses compagnons de route. Evidemment, la conduite de ces bolides n’était pas réservée aux hommes. Il lui fit un sourire un peu crispé et s’exécuta. Avait-il vraiment le choix ?
Aussitôt toute la bande se mit en route, et la tête tournée vers l’arrière, Gary constata que l’équipe ne ratait rien de ces images. Il commençait à craindre la suite…. Qu’allaient-ils encore filmer ou prendre en photo ? Non… il essaya de se rassurer en posant à nouveau les yeux sur Salsa un peu plus en avant. Elle était superbe, ainsi perchée sur cette moto, ne se tenant même pas à son compagnon improvisé, pour lever les bras au ciel. Elle appréciait visiblement. Et lui tâcha de se détendre…..

22.

C’était une magnifique journée. Le soleil brillait dans le ciel pour son plus grand bonheur et qui plus est, voilà qu’elle se trouvait sur le siège d’une de ces superbes motos, de celles qu’on ne voyait que dans les films. C’était vraiment génial ! Jamais elle n’aurait imaginé un truc pareil en débarquant à Heaven Island. Mais elle était bien décidée à profiter de tout, de la vie, du soleil oui, et de tout ce qui pouvait se présenter à sa portée. Comme ce paysage de côte, et la mer qu’elle pouvait apercevoir à chaque virage qu’ils franchissaient.

Dans un grand sourire, elle se tourna pour expliquer à Gary que ça aurait été sympa d’aller faire un tour à la plage. Mais dans le vrombissement des moteurs, il ne put percevoir ses mots, aussi lui fit elle un signe en direction des plages que l’on apercevait parfois. Juste après, sans tenir compte de l’expression de surprise de Gary, elle demandait à son chauffeur improvisé de les déposer sur le bord de la route, en contrebas des côtes, à quelques pas seulement de la plage.
A peine ses pieds avaient-ils touché terre qu’elle prenait déjà la direction du sable, non sans remercier ses anges-gardiens comme elle les appela :


- C’était génial, vraiment ! N’est-ce pas Gary ? Regardez cette plage, elle est superbe et avec ce soleil, ça serait dommage de ne pas en profiter.

Et comme elle avait fait trois pas de plus et que Gary ne bougeait pas d’un pouce, elle s’inquiéta :

- Vous n’avez pas envie de vous baigner ?
- Un bain ?? mais…. Je n’ai pas de maillot.
- Un quoi ?

C’était encore un mot de la langue qui lui échappait, mais visiblement ça posait problème à son chevalier servant :

- Un maillot ! pour se baigner… je ne me vois pas trop me baigner tout nu, ou tout habillé.

Il fit une moue comique et Salsa rit, comprenant enfin son dilemme. Cet homme était un marrant, à vouloir la balader dans une voiture de luxe et à croire qu’elle était un ange. Mais au fond il lui plaisait bien.

- Regardez, il y a des boutiques le long de la plage, on pourrait se trouver un maillot chacun..
- On pourrait aussi se réserver une après-midi plage pour…

Trop tard, elle était déjà partie en direction des cabanons qui faisaient office de boutique de plage.
Et en ce moment, elle réfléchissait à la couleur de celui qu’elle allait choisir, un turquoise peut-être….ou orange ! oui le orange c’était bien…. Mais le rouge aussi.

- Tenez, là ! allons voir là ! décréta-t-elle en entrant dans la boutique.

Il y avait plein de très jolies choses et Salsa eut soudain envie de toutes les acquérir….. prenant un cintre, puis deux, elle les compara, s’admira dans un grand miroir avant de se tourner vers Gary.

- Vous en pensez quoi ? demanda-t-elle avec un sourire pétillant.

17.

Gary jeta un œil aux maillots, glissa sur sa silhouette, sur son ventre, ouvrit la bouche, se détourna pour chercher de l’aide alentours, sans en trouver, tomba sur un type avec un appareil photo et un visage qu’il connaissait, repéra leur véhicule plus loin, et un instant paniqua. Il n’avait peut-être pas eu une si bonne idée de leur demander de les suivre pour prendre la jolie jeune femme en photo. Qu’est-ce que tout cela allait donner ? Un tour de visite en limousine qui était tombé à l’eau pour finir sur des motos des Hell’s Angels, ballade interrompue parce que la demoiselle avait eu envie d’une baignade, une baignade qui ne pouvait se faire sans maillot, des maillots pour le moins sexys qui assurément lui irait comme un gant….

Avec Salsa tout lui échappait, il avait le sentiment que ce n’était pas lui qui lui faisait découvrir l’île mais elle qui la lui faisait découvrir, avec ses yeux, à sa façon, et c’était une façon qu’il adorait, même si elle n’avait rien de commun. N’était-ce pas ce qui faisait son charme ? N’était-ce pas cette image qu’il voulait pour Angels production ? Oui, sa fraîcheur, sa spontanéité, tout ce qu’elle lui offrait, correspondait vraiment à ce qu’il avait cherché. Il sourit, s’étant auto-rassuré et lui répondit :

- Peu importe lequel de ces maillots vous achèterez, ils vous iront tous.
- Vous ne m’aidez pas vraiment.
- Hm… et bien celui-là, dit-il en désignant l’orange.

Elle s’exclama ravie :

- C’est aussi celui que je préfère !
- Ah ? Alors pourquoi m’avez-vous demandé si…
- Je voulais savoir lequel vous plaisait le plus….

Elle lui fit un adorable sourire qui le chamboula tandis qu’elle se dirigeait vers une cabine sommaire. Et là son regard accrocha ces vêtements qu’elle balançait sur le haut de la paroi. Bouche bée, il était incapable d’aligner deux pensées cohérentes, pendant qu’elle bavardait avec entrain dans un étourdissant monologue qui évoquait couleurs et mode, vêtements et froufrous.

Quand un peu plus tard, il se retrouvait lui-même affublé d’un short de bain aux couleurs un peu trop voyantes à son goût, il ne put même pas protester, occupé à se demander comment il en était arrivé là….

- Vous êtes génial !
- Pas autant que vous, lui répondit-il sans même y réfléchir. Il le pensait vraiment, mais elle dut se dire qu’il cherchait juste à la flatter. Peu importait, son rire lui donna le peps nécessaire aux prochaines épreuves qui sans aucun doute possible, ne manqueraient pas….

Il se laissa ainsi entraîner jusqu’à la plage, équipé d’un sac avec leurs affaires de ville, un linge de plage et ses lunettes de soleil qu’il avait conservé … accessoire particulièrement utile pour mater les belles filles en toute discrétion, même si en l’occurrence, il pensait en profiter pour surveiller les photographes, même si au final, il passa son temps à la dévorer des yeux. Il oublia leur présence pour profiter de ces instants. Il oublia son rôle, pour ne voir qu’elle qui riait, jouant dans le sable, dansant, et plongeant dans les flots telle une sirène… Et quelle sirène.
Du coup c’est volontiers qu’il la rejoint, jouant à s’éclabousser avant de faire semblant de se noyer, une ruse qui fonctionna plus qu’il ne l’aurait souhaité, en la voyant paniquer tandis qu’il ressurgissait enfin.

Il rit désolé, s’excusa tandis qu’elle le houspillait et protestait.

- Vous m’avez fait peur ! J’ai cru que vous vous étiez noyé !
- Mais non voyons, je nage parfaitement bien.
- Je ne pouvais pas le savoir.
- En effet, navré Salsa !
- Bon et bien… vous êtes pardonné, à une condition, dit-elle avec un sourire malicieux qui lui laissa présager le pire.
- Oh une condition ? et laquelle est-ce ?

Il savait qu’il allait regretter la question, même s’il s’amusait plus qu’il ne voulait le reconnaitre.

- Que vous jouiez avec moi une partie de… comment est-ce le nom déjà….

Il regarda dans la même direction qu’elle, comprit ce qu’elle voulait et éclata de rire. Il n’était même pas surpris.

- C’est du beach volley…. Vous voulez essayer ?
- Oui, oui mais seulement si vous jouez avec moi.
- Soit, allons-voir si ces messieurs accepteront de jouer avec nous.

C’est avec assurance qu’il s’approcha du groupe. Au moins dans cette discipline, se débrouillait-il plutôt bien. Il allait lui en mettre plein la vue.

23.

Salsa eut donc l’occasion d’admirer Gary à l’œuvre. Certes il se débrouillait très bien avec un ballon, mais elle ne put s’empêcher de rire tandis qu’il se prenait le ballon dans la tête, occupé qu’il était à frimer devant elle. Par contre elle, se débrouillait moins bien. Elle avait beau sauter comme une puce, crier, gesticuler, le ballon finissait à chaque fois sa course dans le sable à son grand désespoir, mais au plus grand plaisir de ses compagnons improvisés de jeu. Elle mettait tant d’effort à vouloir marquer un point que quand enfin elle parvint à placer une balle, ils la félicitèrent tous chaudement.

Ainsi une fois de plus, elle s’amusa follement lors de cette partie de volley, même si elle n’était pas très douée. Ça n’avait aucune importance. Elle bondit à qui mieux mieux jusqu’au drame.

Elle qui avait tant ri du ballon reçu en pleine figure par Gary, se prit un énorme smash en pleine face qui lui fit aussitôt voir les étoiles. Elle tomba dans le sable, à deux doigts de perdre connaissance, avec le visage inquiet de Gary penché au dessus du sien.

- Salsa ? ça va ? Je suis désolé, vraiment !
- Ce n’est pas de votre faute, elle était juste au mauvais endroit c’est tout.
- Ça va…..me sent juste un peu….
- Je vais vous emmener à l’hôpital, décréta soudain Gary.

Salsa écarquilla les yeux et voulut se redresser. Mais il ne la laissa pas faire.

- Ne bougez pas, je… je vais vous porter.
- Mais non voyons ! ça va aller, je vous dis.

Et tandis que leurs nouveaux amis échangeaient des regards entendus, Salsa réussit à se défaire de l’étreinte de Gary, se remettant très vite sur pied histoire de le rassurer, même si la tête lui tournait encore un peu.

- Vous en êtes sûre ?
- Oui, oui vraiment. Ce n’est qu’une.. qu’un petit incident…accident de rien du tout.

Elle sourit pour mettre encore plus de poids dans ses paroles et il sembla enfin rassuré.

- Bon et bien…. Je crois que ça ira pour le beach volley pour aujourd’hui.

Elle haussa les épaules, un peu gênée par la tournure des évènements. Elle ne voulait pas les mettre dans l’embarras avec une bête histoire de ballon. Aussi tenta-t-elle une diversion pour oublier tout ça.

- Alors Gary, qu’est-ce qu’on fait à présent ?

18.

Il n’était pas encore véritablement rassuré, guettant chez elle, le moindre signe de faiblesse. Il avait eu peur, oui bizarrement, car il n’était pas du genre à s’inquiéter pour les autres, en général… oui en général. Elle était une exception. Aussi se laissa-t-il surprendre par sa question, et cette passe du relais qu’il lui avait cédé sans même avoir cherché à le reprendre. Il la dévisagea, surpris et sentant une certaine gêne, comprit que le coup du ballon l’avait mise mal à l’aise, ce qui amena aussitôt un sourire sur son visage.

- Oui euh la suite du programme …euh..

Il regarda autour de lui, les photographes n’étaient pas très loin, de même que la limousine que le chauffeur avait garé sur une aire de repos à quelques centaines de mètre de la plage. Puis il regarda sa montre en homme d’affaire habitué à gérer les situations de crise.

- Et bien on approche les midis. Si nous allions déjeuner ?
- Ah oui ! Excellente idée, tout cet exercice m’a creusé, dit-elle avec un joli sourire communicatif.
- Parfait ! Dans ce cas, j’ai réservé une table dans un restaurant de la côte très en vue. Le temps de retourner à la limousine. Sauf si vous préférez que je fasse revenir nos anges-gardiens ?

Elle rit et il en fut ravi.

- Non la voiture sera très bien !

Et elle glissa son bras sous le sien, venant s’appuyer contre son épaule, comme si… non, pas comme s’ils avaient été un couple. Il devait chasser cette image tout à fait déplacée. Les joueurs de volley l’aidèrent à penser à autre chose, en les rejoignant tandis qu’ils préparaient leurs affaires.

- Dites, ce soir, il y a une party sur Milany, vous venez ?

Ah ben ça aussi, ça laissa Gary sans voix. Le temps où il passait des soirées entières, à rire, danser et boire sur la plage, ça datait quelque peu. Mais visiblement l’invitation ravit Salsa.

- Une party, une fête ? C’est quoi Milany ?
- Oui on fait une fête avec les potes, barbecue, alcool à gogo, enfin vous connaissez ça, dit-il avec un sourire entendu vers Gary. Oui en effet, il connaissait, et il savait aussi comment ça finissait. Mais avec Salsa, ….
- C’est la grande plage de l’île. Vous ne pourrez pas manquer la fête, y’aura de l’animation. Alors vous venez ?
- Oh oui ! hein Gary ? on y va ?

Là c’est sûr, s’il lui refusait ça, il allait passer pour un salaud. Et il ne voulait pas gâcher son plaisir, non surtout pas.

- D’accord, on viendra, répondit-il à Luc.
- C’est cool, répondit-ce dernier en s’éloignant déjà. Venez quand vous voulez, la fête va durer toute la nuit sans doute.

Gary hocha la tête, en se demandant comment il allait gérer ça avec Salsa et…Non, cette fois il renverrait l’équipe chez eux. Quoique…

- C’est vraiment génial. Je me réjouis d’être à ce soir.
- Hmm, oui génial… Bon et bien, on va manger ?

Ce fut lui cette fois qui glissa sa main dans son dos, l’invitant à prendre la direction de la limousine. Mais elle lui échappa très vite, pour sautiller dans le sable, faisant quelques pirouettes en anticipant sur la fête qui aurait lieu ce soir. Il soupira, même s’il devait l’avouer, il était complètement sous le charme.

24.

Le restaurant fut une grande expérience pour Salsa qui n’avait jamais fréquenté de tel lieu de sa vie. Non seulement ce qu’ils mangèrent était extraordinaire, en couleur, en présentation, en..quantité, mais rien que le service valut le détour. Autant de couvert pour une seule personne ne cessa de provoquer moult questions auquel Gary se fit un plaisir de répondre. Elle voyait bien que la situation l’amusait, et s’en amusa tout autant. Sans faire de façon, elle mélangea couteau à poisson avec cuillère à dessert, ou fourchette pour l’entrée avec le second service pour le plat principal. Et puis elle conclut qu’elle comprenait pourquoi ils servaient autant d’assiettes différentes si c’était pour mettre si peu de nourriture dessus. Ce qui une fois de plus provoqua le rire de Gary.

En résumé, ce fut un excellent moment, et Salsa fut ravie de cette sortie, même si en s’emparant de la note du restaurant que le serveur avait déposé sur la table, elle poussa tant de cris sur le fait que c’était beaucoup trop cher que Gary la fit sortir très vite, après avoir réglé la note.
Il l’emmena ensuite dans les beaux quartiers de l’île, visiter des coins les plus connus, lui donnant un aperçu du genre de personne qui habitait et fréquentait Heaven. Mais il y avait aussi des quartiers plus pauvres et moins recommandables comme le lui expliqua Gary, des quartiers qu’il évita soigneusement, l’avertissant qu’elle devrait en faire de même à l’avenir. Ici les gangs étaient les maîtres et nul ne savait ce qui pourrait arriver. Mais elle répliqua que chez elle, c’était toujours comme ça et qu’elle avait l’habitude, ce que le souvenir de leur rencontre de la veille confirma. Il avait eu l’occasion de la voir se défendre….

Quelques visites de galeries commerciales plus tard, le soir était déjà là, et bientôt ils allaient se rendre à la plage de Milany. A cette idée, Salsa n’arrêtait pas de presser Gary de question. Comment on s’habillait pour ce genre d’occasion, s’il allait amener quelque chose, ce qu’on y faisait, etc..etc.. etc, à vous en donner le tournis !

>> suite