L'Oakland

L'Oakland

Ambiance

La Boîte de nuit de T, et des Crips par extensions. Il en a confié la gérance à Mr Sweety







Le hall d’entrée est très huppé…en total contraste avec l’ensemble de l’établissement. C’est généralement ici qu’on se fait refouler par les physionomistes…pour ne pas dire videurs (tous membres des Crips…).






Puis vient le bar…très chaleureux… voire Smart…







Mais dés qu’on descend les marches amenant au sous-sol, on commence à ressentir les énormes vibrations des basses, pour déboucher sous le Dôme…et ses ambiances changeantes suivant l’humeur du DJ.





Avec son bar-îlot central :







Cet établissement possède son carré VIP, comme tout bon lieux de débauche…Ici, vous trouverez la crème des crèmes…évidement, il faut monter patte blanche et être connus du personnels.



Et ses hôtesses fortes accueillantes…elles seront vous passer les fatigues d’une journée de travail éreintantes…

Maison sur la plage


Villa du Triumvirat

Vient de…

Ambiance


La nuit est tombée depuis quelques heures déjà et c’est le défilé des caisses devant la façade illuminée du Oakland. Une foule est amassée devant l’entrée. Depuis plus de trois ans, la boîte ne désemplit pas. Ce dont tire toute fierté Sweety. On a beau dire tout ce qu’on veut sur ce type, mais c’est un sacré bon gestionnaire. Tout comme le nesbi des filles, les affaires tournent bien de ce coté là aussi.

C’est justement lui qui vient au devant de T quant ce dernier s’extirpe de la caisse. Il est en costard gris, ce soir…Mr Curtis est sur le devant de la scène. En tant que propriétaire, il se doit d’apparaître toujours bien vêtu dans les lieux publics. Referme d’une main son veston, tandis que sa tête salut déjà quelques visages connus. Puis il emboîte le pas de Sweety, Matt à ses cotés. Ils fendent la foule, la traverse sans être inquiétés…passe le hall et la zone ambiance avant d’emprunter les escaliers. Toujours la même sensation se s’enfoncer de plus en plus dans un autre univers, un univers à deux dimensions. Le son et la lumière. Les murs qui viennent à votre rencontre sous la poussée des basses, le mouvement saccadé sous la zébrure des flashs de couleurs.

Puis la voilà cette immense fosse où se projettent les corps…dans une frénésie collective, avec le seul souhait d’exister, de lutter pour vivre cet instant…quant le son et le corps ne font qu’un.

Sans un regard pour quiconque, T et ses hommes montent directement au carré VIP. De là-haut, ils dominent toute la salle. Le reste de l’équipe les attendent déjà…mais T s’éloigne, le bras posé sur l’épaule de Lil, son oreille collée à sa bouche.

Après, alors que le reste du monde s’amuse, T reste seul avec ses pensées. Ce n’est que quant Matt s’approche de lui qu’il se redresse enfin.

-Je me retire dans le bureau de Sweety…Dès que notre invitée est là, tu l’accompagnes jusqu’à moi…

Matt ne peut qu’acquiescer de la tête, puis de le suivre du regard tandis qu’il traverse la pièce. Deux malabars se mettent déjà devant la porte dés que T disparaît derrière. Puis Matt lève les yeux vers la baie vitrée qui domine toute la structure. Il sait que derrière la glace sans teint, T va les observer et laisser filer le fil de ses pensées. Prévenir Sweety pour qu’il fasse le nécessaire, faire le tour des mecs...faire passer le mot. Le patron reçoit de la visite, les affaires…pas de vagues, mais toujours prêts on sait jamais. Le reste des gens ne s’aperçoit de rien, trop occupé à faire la fête. Et c’est très bien comme ça.

Vient de...

Ambiance


Le véhicule de luxe fend la nuit en direction du Bronx et plus particulièrement de l’Oakland, boîte en vogue du moment malgré son emplacement… Le regard de la brune est plongé dans la contemplation de la ville dont le cœur bat à un autre rythme lorsque l’astre solaire fait place à la pénombre et aux néons colorés. Elle sait que dans certains quartiers des échanges se font de mains en mains à l’abri de regards indiscrets… De son côté, les choses sont autrement plus importantes…

La voiture ralentit, la tirant de sa torpeur. Elle observe avec plus d’attentions les abords de la boîte. Derrière elle, le véhicule de certains de ses hommes. C’est Ugo qui vient ouvrir sa portière lui offrant par la même occasion son bras pour l’escorter. L’italienne lui adresse un sourire avant de poser un pied chaussé d’escarpin laissant apparaître des orteils peints de rouge. Le second posé au sol à son tour, elle se laisse conduire vers l’entrée.

Les deux videurs les repères de loin, un hochement de tête leur indiquant qu’ils savent qu’ils sont attendus. Ils passent devant tous le monde, non sans entendre un mouvement de protestation dans la foule amassée à la porte.

La musique filtre assez pour qu’on devine un tempo endiablé. Les lèvres sensuelles de la jeune femme s’étirent d’avantage encore. Il est évident qu’elle apprécie l’ambiance. Son cœur s’emballe alors que son corps ondule entre les danseurs pour commencer à se frayer un passage.

Bientôt, un homme lui fait face. Elle le reconnaît pour l’avoir déjà vue au côté de son hôte. Leurs regards se croisent l’espace d’une seconde suffisante pour véhiculer le message que des mots n’auraient pu transmettre vu la clameur ambiante. Sans hésiter, ils lui emboitent le pas, passent par le carré VIP pour arriver devant la porte d’un bureau à laquelle il frappe pour les annoncer. Elle n’entend pas la réponse, qui se perd dans le flot ambiant mais la porte s’ouvre plus largement et l’homme s’efface pour la laisser entrer.

Certains de ses hommes se sont mêlés à la foule en contrebas, deux l’ont accompagné jusqu’à la porte.

Ambiance

Derrière la vitre de son bureau, T observe la foule en contrebas. Elle s’agite, bondit, remue…saisit de soubresaut. T en connaît tous les flux et circulation d’énergie qui émane d’elle. Il n’y a aucune difficulté à la repérer lorsqu’elle fend la foule. Un seul coup d’œil pour évaluer la situation, et reviens sur elle. Comme toutes les femmes de sa famille, elle a cette classe toute italienne qui fait que les hommes se retournent sur elle…vite refroidit à la vision de son service de sécurité. Ce dernier, peu à peu, se fond dans la masse. Déjà Matt la prise en main et ils se dirigent vers l’accès au bureau.

T se détache de la baie, rejoins le bar dans l’angle. Sort deux verres, serre de gros glaçons…et une grosse larme d’un prestigieux whisky. Depuis un certain temps, il a pris goût aux bonnes choses, et il a les moyens de plus s’en priver. Le bureau dans lequel il se trouve en est le parfait reflet. Le seul élément qui est anormal…sa veste pliée sur le dossier du canapé en cuir.

La porte s’ouvre, la lui livrant. Elle franchit le seuil de deux pas, puis le fixe un court instant, avant de faire lentement le tour de la pièce du regard. Un léger claquement c’est refermé sur eux…Comme un signal, T se dirige droit sur elle, un verre dans chaque main.

-Mlle Castiglio...La salut du verre avant de lui tendre l’autre d’autorité. Bella…D’un ton plus suave, cherchant son regard. Je suis heureux que tu ai acceptée…

Il boit une gorgée, prolongeant son plaisir en soutenant son regard. S’en détache enfin.

-Tu es magnifique…Mais tu n’es pas là pour entendre ça…

Il s’écarte d’elle, se retourne en prenant tout l’espace comme seuls savent le faire les mecs comme lui. Il se pose enfin sur le canapé, étendant son bras le long du dossier.

-Allons, viens…L’invite de la main. Nous avons certaines choses dont nous devons discuter…assieds toi, je t’en prie.

Lui indique le canapé qui lui fait face. Entre, une table basse vitrée. Il ne se cache pas de la contempler, mais son visage se referme lentement.

Ambiance

L'italienne jette un oeil circonspect dans le bureau, s'attend presque à y voir d'autres choses pourtant, seul s'y trouve T. Celui-là même qui la regarde d'un air appréciateur tout en lui offrant un verre.

Elle ne pensait pas en venant ici entendre ce genre de propos... Elle avait plutôt envisagé le pire comme le meilleur, mais ce début d'échange n'est pas ce qui lui était venu à l'esprit... Elle se décide à lui faire face lorsque le sujet travail semble reprendre sa place...

En effet, je pense qu'il est temps que nous discutions...

Elle s'assoit en face de lui, croise ses longues jambes avant de tremper ses lèvres dans le breuvage ambré. L'alcool est fort mais loin d'être désagréable...

Juliana avait signé un accord avec les Crips.

Bien sûr, elle est au courant, il n'est pas question qu'elle se fasse manipuler ici. Ce qu'elle cherche c'est un soutien autant qu'un partenaire fiable qui permettrait, à terme que les deux "familles" s'enrichissent rapidement, efficacement et sans faire de vagues visibles par les flics...

Ses yeux noisettes plongent dans ceux qui lui font face... Ils tentent de sonder l'homme et le chef de gang... L'avenir lui dirait si elle avait raison de penser que les choses pourraient marcher à merveilles.

Je pense qu'il est temps qu'on en reparle.

Son regard s'est quelque peu durcit. La femme d'affaire commence à se couler en elle pour se mettre à l'aise dans cette situation alors qu'à l'extérieur, la musique continue à pulser, filtrant à peine à travers la porte et les fenêtres grâce à l'insonorisation des lieux...

Ambiance

T l’observe tout au long de son trajet jusqu’au sofa. Remarque le sérieux de son visage lorsqu’elle aborde la raison de leur rencontre. Ils sont en phase.

-Si tu parles de l’entente tacite qui a existé entre ta patronne et mon keum…alors, oui, il y avait un contrat…moral. De non agression et d’assistance. Malgré la disparition de Juliana, et que Nash soit hors jeu depuis près de trois ans, je souhaite renouveler cet accord avec le reste du triumvirat. J’aimerai que tu y sois ma voix…

Devant l’interrogation qui peut lire sur le visage de la jeune femme, il poursuit.

-Attends avant de t’emporter, Bella. Je te parle ni de trahison, ni d’espionnage…je sais que ça serait vain. Mais merde. Juste que tu rapportes ma bonne foi et mes intentions aux autres membres de la famille Vanzetti.

Il boit une gorgée, sans cesser de l’observer. Il semble réfléchir à la suite, ce qu’il devrait lui dire ou pas. Ses yeux se ferment en une fente, comme pour mieux la percer à jour. Peut-il vraiment lui faire confiance. Nash l’avait bien fait avec Juliana…Ouais Nash. Il était capable de prendre des risques. T en a-t-il le droit ? De l’avenir des Crips, sa décision peut en dépendre. En même temps…Bella est là. Il dépose son verre sur la table, se penchant comme pour se rapprocher de la jeune italienne.

-Ecoutes, j’vais pas y aller par quatre chemin. D’ici quelques temps, ça va être la fin de la période d’accalmie dont a pu profiter jusqu’à présent.

Isabella arrête son geste alors qu’elle allait reprendre une gorgée de whisky. Reste le verre en suspend, attend la suite.

T prend encore une dizaine de seconde, se lève, fait quelques pas…regarde la foule par la vitre fumée. Puis il reprend.

-Je vais bientôt me retrouver acculer par une guerre que je n’ai même pas provoqué…parce que vous et Nash n’avez pas su la finir.

-De quoi tu parles T.

Il se retourne, ses deux mains de part et d’autre du dossier du canapé.

-Je parle de Gallardo…

-Gallardo ? Fait Bella, incrédule. Je le croyais en train de pourrir au fond d’un trou…creusé par Nash d’ailleurs. C’était juste avant qu’il ne disparaisse. Tu te souviens, quant les tiens c’étaient retournés contre nous.

T lève la main pour l’interrompre.

-Je sais tout ça, Bella. Je débarquais à ce moment là, rappelles toi. Et vous nous avez mis une belle branlée…méritée, je dois dire. Depuis, les affaires ont toujours bien marchés entre nous.

Petit haussement d’épaule de la part de Bella qui poursuit avec un air légèrement hautain.

-Normal, après cette déculottée, vous avez compris à qui vous vous frottiez.

-Attends…Mais T ne finit pas sa phrase. Elle est suffisamment intelligente pour savoir que ce n’est pas la réelle raison…et que depuis, si ces informateurs font bien leurs boulots, les Crips se sont restructurés…et que ce n’est pas une force de frappe anodine.

-Écoutes, si on part sur ces bases comme ça on va jamais s’en sortir.

-Tout à fait d’accord…Boit une gorgée. Est-ce une étincelle qu’il a cru voir dans son regard ?

-Reprenons…

-Gallardo…donc.

-Oui…Il est bien en train de pourrir dans son trou. Mais ça ne veut pas dire que s’en est finit avec les Latinos.

Bella se tait, écoute attentivement.

-Ils sont revenus en force, lentement, ils réorganisé leurs réseaux, travaillant avec la Colombie, le Paraguay, le Salvador…le MS13.

Bella manque de s’étouffer. T lève ses yeux vers elle.

-J’ai pas tellement envie d’être pris entre eux et vous. Si vous me garantissez que mes fesses seront à l’abri…j’avance en première ligne avec plaisir. Par contre, si vous me baisez la gueule, soit sûre qu’ils vous baiseront à votre tour.

-Parce que tu crois qu’ils nous baiseront, T ? Tu sous-estimes la familia…

-Non Bella, T la coupe abruptement. C’est toi qui comprends pas. La familia comme tu dis, elle est vieille…combien de générations sont passées depuis que le premier italien à débarqué de son bateau…Je t’insulte pas, Bella, ni toi ni ta famille…mais écoutes bien. Vos aïeux en ont bavés et ont mérités leur statut. Vous avez eut vos guerres intestives, comme nous, mais y’a cinquante ans. Vous faites partit du décor…y a pas de blème on sait qu’on doit compter avec vous. Pas de blèmes. Maintenant, vous, vous faites que poursuivre le rêve de vos grands-parents, en naissant avec une cuillère en argent dans la bouche.

-C’est vrai ou pas ?

-Pour nous s’en a été autrement, la dernière génération est morte pour un bout de contrôle sur un block. Maintenant, ça va mieux, grâce au sang des miens qu’a couler…et on sait qu’il coulera encore...pas de blème, on est prêt au sacrifice. Parce que nous, on a encore le goût du bitume dans la bouche, et l’odeur de la merde qu’on respire.

-Maintenant eux…la Mara Salvatrucha comme ils se font appeler…ils ont la dalle…leurs dirigeants sont en taule, mais ils contrôlent tout. Non seulement ils ont la dalle, mais n’ont aucune équité. En presque quinze ans, ils ont débarqués du Salvador…sont prêts de 700 000aujourd’hui. Tu crois que tu vas les arrêter ? Mais tu rigoles, ils vont venir te prendre, voler la vie de son môme et c’est lui qui te plantera au final. Rigoles pas avec eux.

-Nous, on est un gang, et entre gangs, on a notre langage et nos codes. Le message d’hier a été très clair. Quant passeront-ils à l’action ? J’en sais rien…mais y aura massacre, crois moi.

T revient s’asseoir en face de la jeune femme qui n’a plus dit un mot. Il est tendu et ça se ressent. Pour sa vie, il craint pas…les Crips se relèveront maintenant qu’ils ont goûtés au sommet…ils y reviendront, il le sait. Les Italiens auront cette présence d’esprit ?...C’est encore pas sûr.

Ambiance

Elle pose son verre sur la table basse se trouvant devant elle. Les jointures de ses doigts ont blanchit alors qu'elle enserrait le cristal un peu plus tôt. Son regard s'est fait ardent, projettant presque les flammes qui l'ont embrasées. Ces mêmes yeux accrochent ceux qui lui font face lui transmettant cette rage qui dort au creux de son ventre.

Tu ne connais pas aussi bien la familia que tu aimes à le croire. Tu n'imagines même pas ce qu'a été mon éducation...

Elle se remémore la "pédagogie" de son père, ses premières "leçons", ce qu'elle a apprit dès son enfance...

Une cueillère en argent dans la bouche hein?...

Elle s'esclaffe en s'adossant un peu plus au fauteuil.

Contrairement à ce que tu penses, le triumvirat qu'a choisit Juliana n'est pas né avec une cueillère en argent dans la bouche. On passe toutes le plus clair de notre temps sur le terrain, c'est ce qui fait notre force.

Elle se redresse, se rapproche, pose ses mains à plat sur la table basse et se penche vers lui offrant par la même occasion une vue sur son décolleté.

Tu me sous-estimes T... Tu nous sous-estimes...

La flamme danse dans ses prunelles noisettes alors qu'un sourire étire ses lèvres maquillés.

Ce qu'on laisse appercevoir de notre pouvoir n'est que la partie émergé de l'ice-berg... Les hispanos, on les attend et même avec plaisir ça fera un peu de nettoyage sur l'île et ça me permettra de me défouler un peu.

Des souvenirs de courses poursuites en voitures, d'échanges de tirs fournit devant des hangars... De guerria orchestrées pour éliminer la vermine et pour re-souder les membres de la familia... Son arme encore chaude dans sa main...

Pour ce qui est de l'accord tacite entre Juliana et Nash, je souhaitais juste confirmer qu'il existe toujours malgré que ni l'un ni l'autre ne soit présent. D'après ce que j'ai cru comprendre, c'est ce que tu veux aussi. Par conséquent, tu n'as aucun soucis à te faire du côté de la mafia italienne.

Ses doigts parfaitements manucurés viennent encercler le verre d'alcool ambré qu'elle porte lentement à ses lèvres.

En ce qui concerne les hispano, il n'y a aucune raison qu'il n'y ai que vous qui vous amusiez...

Une gorgée vient incendiée sa gorge.

Il est temps que nous fassions nous aussi passé un message...

Elle s'installe plus confortablement, croise ses longues jambes fuselées tout en le regardant avec un sourire carnassier.

J'avais justement besoin de me faire les griffes...

Ambiance

Durant tout le discours de la jeune femme, le visage de William resta fermé, bien à l’écoute de ses propos. Ni son regard, ni son esprit furent sollicités par autre chose que ses mots. Il ne peut réprimer un sourire ironique sur la mention des petites cuillères.

Il se tenait bien calé dans son canapé, le bras le long du dossier, la jambe repliée sur la seconde, la regardant de biais. Elle souhaitait s’amuser, se faire les griffes…T allait lui en donnait l’occasion.

William se leva tout simplement. Fit quelques pas, sortit un vieux Nokia de sa poche. Trop vieux pour être traçable, donc parfait. Un seul numéro. Et deux mots.

-Monte-le…

Il se retourne, défait ses boutons de manchettes, en la regardant, un léger sourire au coin des lèvres. Se frotte les mains, se penche pour se saisir du verre resté sur la table.

-Tu voulais t’amuser ?...

Avant de se redresser. Il ne peut laisser échapper deux sombres ricanements. Ponctués par une longue rasade de whisky.

Il s’éloigne calmement vers la baie vitrée, déboutonnant son gilet. La porte s’ouvre, la salle est vite envahit par une dizaine de Crips, mené par Matt. Les deux hommes de Bella sont montés dans le même mouvement…s’assurer de la sécurité de leur patronne. Rapidement, ils se mettent à déplacer les meubles, étendre une bâche au sol, descendre les volets internes, deux d’entre eux serrant fermement un invité. Machinalement, Matt récupéra verre, gilet et chemise, laissant T seul.

Un semblant de cercle se constitua, formés par les Crips. Tous, à l’image de leur boss, se trouvaient torse nu, arborant leurs tatouages de gangstas, à l’exception de Matt, resté en arrière. L’homme enfin libéré, montrait son visage. Immédiatement, son identité au MS13 était flagrante. Même son visage était aux couleurs de son gang.

-Tu vois Bella…dans mon métier, si il y a une seule chose que j’ai retenu des leçons de mes aînés, c’est frappe tout de suite…n’attends pas que le coup te soit porté.

Les deux hommes se font face, aucun n’a l’intention de céder du terrain.

-Ce qui est intéressant avec ces mecs…c’est que t’as même pas besoin de poser les questions…

Le Latinos commence à maugréer quelques insultes, les dents serrés, le regard hargneux…

-J’en parlerais à ma mère, mais là où elle est, ça ne la dérange sûrement plus…Se retourne vers Bella…Suffit de lire en eux.

L’homme en profite pour porter le premier coup. Le poing frôle la mâchoire de T. Il le bloque, son coude opposé rencontrant le nez de son adversaire. Il tire violemment sur le bras, le fait pivoter, offrant au regard de la jeune femme toutes une série de chiffre tatoués.

-Là, son premier crime de sang….son initiation. 13 ans…

D’une poussée, le latinos se dégage…reculant de trois pas, enchaînant aussitôt avec ses jambes. T encaisse trois coups, puis s’avance résolu…encaisse un nouveau, enveloppe la cuisse de son adversaire…deux coups secs sur l’intérieur. La relâche, l’homme recule en boitant…poursuivit par T, les poings serrés. Le coup vient de haut, une masse de chair et dos aussi compacte que l’acier, frappe avec force au dessus de la tempe. Il chancelle à peine, sous la violence du choc, et s’écrase au sol.

T l’enjambe comme une panthère qui va achever sa proie. Se glisse derrière son crâne…désigne la goutte bleue dessinée sous l’œil de l’homme inconscient.

-Trois mères pleurent leur fils…

Le lettrage gothique sur son torse…

-Son grade, sa faction…comme à l’armée…

Un crâne fendu sur l’épaule…

-Massacre, attentat…avec victimes civiles…

Un dessin obscène sur l’avant bras…

-Et il aime beaucoup les p’ites gamines….

Il plonge ses yeux dans ceux de Bella.

-Tu m’sors tes griffes ?...

Il relâche l’homme, qui lentement reprend conscience…aidé d’un Crips qui lui jette le contenu d’un bac à glaçon…

William regarde franchement la jeune femme encadrée par ses gardes du corps. Il allait pouvoir vérifier si il avait raison ou tort sur les intentions de la jeune femme. Soit elle se mouillait et il pourrait compter sur elle, soit elle tournerait le dos et il persisterait toujours un doute. C’était aussi simple que ça. Elle l’avait dis elle-même, T lui offrait de s’amuser, et bien qu’elle lui montre ce qu’est pas une cuillère d’argent.

Il ne put s’empêcher de la mettre en garde, discrètement, à l’oreille.

-C’est maintenant qu’ils sont le plus dangereux, quant ils savent qu’ils n’ont plus rien à perdre…je te l’ai juste chauffé, ne me remercie pas…

L’homme, en effet, un instant encore groggy, semblait à nouveau remis…regardant dédaigneusement la jeune femme. T, lui, la chemise déjà sur le dos, mais gardé ouverte, s’allume un cigare. Matt lui glisse son verre…à nouveau plein.

Ambiance


Elle ne prend pas la peine de répondre à sa question, avale une gorgée de whisky, abandonne le verre sur la table basse alors qu’une de ses mains glisse à l’intérieur de sa cuisse. Le reste se passe très vite, à peine le temps de voir la lumière s’accrocher à la cross de son revolver black phantom que la balle est partie… La seconde d’après, le bruit mat d’un corps tombant au sol puis le silence chargé de stupéfaction.

L’italienne s’est levée, on aperçoit maintenant très clairement l’étui fixé sur l’intérieur de sa cuisse que le tissu de sa robe cachait un peu plus tôt. Elle ne jette pas un œil aux hommes autour d’elle, se contente de s’approcher de son avertissement qui occupe le centre de la pièce. Elle s’accroupit, tourne le visage vers elle… Déjà du sang et de la matière grise se sont rependu sur la bâche… Entre les deux yeux. Un sourire satisfait s’épanouit sur son visage.

Elle se redresse, se tourne pour voir Ugo à côté d’elle. Il la connaît bien, devance même ses propres attentes. Un subalterne précieux…

Tu sais ce que tu dois en faire.

Il hoche la tête. Déjà des hommes de la familia les ont rejoint… Non pas attirés par la détonation, la pièce étant insonorisée, mais Ugo ayant déjà fait appel à eux. Le quartier de viande serait livré dans la demi-heure pour qu’il reste bien frais et que le contenu de son message soit clair.

Enfin, elle se tourne vers T…

Puisque tu avais finit de t’amuser, il était temps que je fasse partir mon message. Il arrivera à point nommé auprès de son destinataire qui avait justement prévu une petite sortie…

Elle retourne s’asseoir, nonchalante…

J’ai bien cru que j’allais être en retard avec tout ton blabla sur ses tatouages… Tu sais que tout le monde est au courant pour leur signification quand même? Lire leur CV est une perte de temps, je préfère leur faire avaler leur bulletin de naissance... Question de priorité sans doute...

Une nouvelle gorgée ambrée…

Et puis, entre toi et moi, je trouve ça d’un ridicule… Enfin, c’est vrai qu’ils ont du temps à perdre, pas comme nous… Pendant qu’ils font mumuse à se faire peinturlurer la tronche, je fais parler mes sources et m’organise… Je ne te dirais pas à quel point nous sommes organisés… ça gâcherait la surprise…

Elle en jubile d’avance, souhaite presque que son message ne soit pas suffisant et qu’il ne soit qu’un coup de pied dans une fourmilière parce qu’enfin elle pourrait passer à la phase extermination…


Va à

Ambiance

Ainsi la petite italienne pensait vouloir l’intimider sur son propre territoire, devant ses hommes, l’insultant et exhibant une arme dissimulée devant son nez. Dans un autre lieu, T lui aurait donné une bonne leçon, histoire de la remettre à sa place. Elle devait sûrement se prendre pour son égal, alors qu’elle était elle-même aux ordres du Phénix. Lui, il s’était bâti un empire à son image et trônait en son sommet. Dommage qu’il ne puisse traiter directement avec Juliana…il devait se contenter du triumvirat et de ses représentantes.


Il se retrouvait assis sur le plateau noble de son bureau, Matt comme seul compagnie, le verre à la main, absorbé par la rotation du liquide.

-Il y a un temps, tu lui aurait fermé son clapet…Fit Matt en brisant le silence qui c’était installé depuis un moment.

-C’est vrai qu’elle n’y est pas allée de main morte la petite… Mais je doute qu’elle est mesurée la portée de ses mots. Et puis quoi…j’aurais du la claquer parce qu’elle me manquait de respect devant mes hommes ? Qu’elle s’est foutue de la gueule de nos tatouages ? Qu’elle me sort un flingue alors que je la reçois…courtoisement ? Qu’elle dessoude mon invité et veut se l’approprier, tout en tenant un discours sur la soit disant force de la mafia ? Tant mieux pour elle si elle est confiante en ses chances…moi pas ! Il ponctue sa phrase d’une rasade de whisky.

-Non, Matt…Reprit-il. J’allais pas me foutre en rogne à cause d’une jeunette fougueuse irrespectueuse…malgré ses baratins et ses certitudes, elle est loin de savoir ce qui va arrivé…laissons lui ses illusions…j’ai d’autres chats à fouetter. Et c’est pas le moment de se mettre à dos la Mafia.

-T’as confiance en elle ?

-Non ! Mais j'ai sa parole devant témoin et ça me suffit...

-Au moins c’est clair…

-Ouais…mais j’aurais pas à me préoccuper de mon cul pendant que je m’occupe du MS13…

Vide son verre d’une longue gorgée…

-Parce que je sais que toi tu y veillera…Ramène moi à la villa, maintenant, fini pour ce soir…