Party Beach

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

<< avant

19.

Ils arrivèrent à la plage aux environs des huit heures, trouvant les lieux déjà fort animés. L’air embaumait d’odeurs de barbecue, les rires fusaient, les verres se promenaient de mains en main, aussi colorés et fleuris de décorations l’un que l’autre. Et par-dessus le tout, une musique rythmée entraînait déjà certains à quelques trémoussements de hanche. Gary soupira, partagé entre l’amusement de voir que rien n’avait changé par rapport à ses années de jeunesse et l’inquiétude qu’il ressentait vis-à-vis de Salsa dont le regard brillait de curiosité. Il se dit que c’était une très mauvaise idée de l’avoir emmenée ici, mais en même temps, elle paraissait si contente d’être là. Il ne pouvait la priver de ce plaisir. Alors tout ce qu’il lui resterait à faire, serait de surveiller attentivement ce qui se passerait ce soir. Il devina qu’il allait avoir du pain sur la planche, vu qu’elle se retrouva rapidement avec un énorme verre de Margarita dans la main.

Une fois de plus, il admira la jeune femme qui se tenait à ses côtés. Elle avait tenu à enfiler une des nombreuses robes qu’elle avait achetée l’après-midi même, et elle était éblouissante dans cette robe de plage colorée rouge et orange qui lui laissait les épaules nues, mettait en valeur sa taille fine, et tourbillonnait autour de ses jolies jambes. Pour n’importe quelle autre femme, il aurait déjà sorti le grand jeu et à tous les coups elle se serait rapidement retrouvée dans son lit. Mais non, pas elle, pas Salsa. Il sentait confusément qu’il ne pourrait pas la traiter de la même manière que les autres. Plus encore, elle n’était pas pour lui. Il soupira une nouvelle foi.

- Gary ? Tout va bien ? Tiens vous devriez goûter à un de ces trucs, c’est vraiment très bon !
- Oh Salsa, vous devriez vous méfier de ces cocktails. Plus ils sont doux et...
- Gary, Salsa ! ça fait plaisir de vous voir. Venez, on va manger un morceau.

Luc venait de les repérer dans la foule d’amis déjà présent et les entraîna vers les barbecues, sans que Gary ait le temps de dire quoique ce soit. A la dérobée, il jeta un nouveau regard vers Salsa et sur le bras que Luc avait glissé sur sa taille. Il fronça les sourcils.

- Tu es superbe Salsa !
- Oh merci Luc, c’est gentil

Et à la surprise de Gary, Salsa colla une bise sur la joue de Luc qui alors décocha un clin d’œil à Gary. Mouais, la soirée n’allait pas être amusante pour tout le monde.

25.

La soirée était tout simplement géniale. Salsa s’éclatait et dansait au milieu des autres, yeux mi-clos tout à son plaisir, offrant un spectacle des plus appréciables pour tous ceux qui avaient les yeux rivés sur cette naïade, surgie de nulle part pour se déhancher de la manière la plus sexy qu’ils n’avaient vu de leur vie.
Elle réalisait qu’elle avait peut-être un peu trop bu, mais s’en moquait. Ici ils étaient dans un pays libre, un pays sans tabou, et elle pouvait se laisser aller sans plus s’en faire. Elle pouvait oublier ses soucis, elle pouvait oublier son passé. Salsa dansa encore et encore, croisant parfois le regard acier de l’homme qui l’avait prise sous son aile, un homme séduisant mais un peu trop coincé à son goût.

- Allez, venez danser avec moi Gary, l’invita-t-elle d’un cri.

Mais il secoua la tête, refusant son offre. Seulement Salsa ne se laissait pas repousser si facilement. Elle s’approcha et commença une danse des plus sensuelles, frôlant son corps du sien, aux cuisses, effleurant de ses mains ses épaules, son ventre.

- Alleeez, venez, laissez-vous aller!! lui souffla-t-elle en se penchant à son oreille, puis lui offrant son sourire le plus suggestif.

C'est sûr, elle en aurait bien fait son dessert du séduisant Gary. Le problème c’est qu’il ne semblait pas du même avis. Elle avait cru lui plaire, mais devait se tromper vu qu’une fois de plus, il refusa de céder. Alors vexée, elle s’éloigna de quelques pas de danse.

- Bon ok, restez où vous êtes, ne vous amusez pas ! pff vous n’êtes pas drôle Gary….

Elle regagna le centre des danseurs et se remit à danser avec entrain, échangeant des pas de danse avec l’un ou l’autre des partenaires masculins qui se présentaient. L’un d’eux se montra particulièrement bon danseur et de son bras, l’attira plus proche de lui, laissant ensuite sa main descendre très bas sur les reins de Salsa. Elle le laissa faire, même si au bout d’un instant, elle sentit qu’il se faisait un peu trop insistant. Elle se sépara de son étreinte et lui tourna le dos, mais l’autre n’avait pas dit son dernier mot et revint à la charge. Celui-là, ça n’allait pas tarder qu’elle lui en colle une.

Seulement elle n’eut pas le temps de finir d’y songer que le type fut tiré en arrière et se reçu un bel uppercut en pleine mâchoire, ce qui l’envoya valdinguer sur le sol. Salsa poussa un cri surpris et posa ses grands yeux interrogateurs sur Gary qui n’avait pas l’air content du tout.

20.

Ouais, il avait craqué. Il avait tenté de résister un moment mais ce type lui avait fait perdre son sang-froid à balader ses mains ainsi sur Salsa. Et quand il vit qu’elle tentait de s’en débarrasser, il intervint. A présent son poing lui piquait un peu mais il se sentait beaucoup mieux, même si un peu penaud sous le regard de la jeune femme. Il préféra donc se concentrer sur le type.

- Espèce d’enfoiré, vais t’apprendre à pas embêter ces dames, moi !
- Gary, ce n’était pas bien grave et …
- Ouais on va se calmer, intervint Luc. Allez Gary, détendez-vous, on est là pour faire la fête hein ?

Il fusilla Luc du regard et réalisa le froid qu’il venait de jeter dans la fête et surtout le regard qu’avait Salsa.

- Ouais..ok ok, ça va !

Et il s’éloigna pour aller se chercher à boire. Il y avait été peut-être un peu fort, ne comprenant pas pourquoi il avait agi ainsi alors que d’habitude, il était le premier à faire la fête. Du moins avant… avant de la rencontrer elle… Il s’efforça cette fois de ne plus la surveiller comme un garde du corps et même tâcha de ne plus la regarder, pour éviter de perdre encore son sang-froid. Au lieu de quoi, il se concentra sur son verre qu’il vida rapidement. Quand elle posa sa main sur son bras, il sursauta, et se crispa.

- Gary, tout va bien ?

Il fait une grimace.

- Ouais, ça roule. Et vous, vous vous amusez ? Chouette fête hein ?

Mais il n’avait guère de conviction dans la voix.

26.

Elle avait été stupéfaite, puis amusée par l’intervention de Gary. Il agissait étrangement certes, mais elle avait compris qu’il avait frappé l’autre con pour la protéger elle et en quelque part, elle avait apprécié le geste. Qui ne l’aurait pas apprécié ? Seulement ensuite, elle ne comprit pas pourquoi il se tint à l’écart et semblait bouder. Avait-elle dit ou fait quelque chose qui l’avait contrarié ?

Le temps de quelques danses sur la plage, elle le laissa faire la gueule, puis n’y tenant plus elle s’approcha et le voyant sursauter, fronça les sourcils. En plus le ton de sa question n’était guère convainquant.

- Hmmm mui, ça va, mais je m’amuserai plus si vous vous amusiez aussi. Et ce n’est pas le cas ! déclara-t-elle avec un zeste de reproche.
- Moi ? mais si parfaitement je…
- Tsss, si vous voyiez votre tête.

Elle rit, amusée soudain, puis s’appuya contre le bar à côté de lui, manquant perdre l’équilibre. Elle avait quand même un peu forcé sur la margharita. Il avait déjà saisit son coude pour l’aider à se redresser. Elle lui sourit.

- Vous n’aimez pas danser ?
- Si… si bien sûr.
- Ben alors ? Allez, venez, pour me faire plaisir, dit-elle de sa voix la plus douce avec son regard de chat potté.

Et il ne sut lui résister. Elle s’amusa en l’entendant marmonner un truc, puis saisit sa main et l’entraîna au milieu des autres danseurs. Et au moment où ils parvinrent au milieu du groupe, la musique changea pour s’adoucir et offrir un rythme plus langoureux, un slow. Il voulut reculer mais elle glissa ses bras à son cou.

- Non pas question de me laisser tomber… et puis c’est le plus facile à danser…

Elle lui sourit, et se laissa aller doucement contre lui.

21.

Dès qu’il entendit les premières notes de musique, il se dit que c’était une mauvaise idée, il voulut se rétracter, mais elle lui offrit alors un de ses irrésistibles sourires et ne lui laissa plus vraiment le choix. Alors, il décida qu’il avait assez gâché sa soirée, sa première fête sur l’île sans en plus lui gâcher cette danse là, et Gary oublia ses réticences pour devenir celui qu’il avait été avant.
Il saisit délicatement sa main qu’il tint dans la sienne, et glissa l’autre autour de sa taille, pour l’attirer contre lui. C’était une manière un peu rétro de danser, mais il savait que les filles aimaient beaucoup ça, bien plus qu’un mec qui se collait contre elles de façon à leur faire deviner des intentions beaucoup moins romantiques. Il sourit à cette idée et la dévisagea :

- Prête ?

Elle hocha la tête, ravie. Alors en bon prince, il mena la danse, doucement, un pas à gauche, un pas à droite, appréciant infiniment son contact, celui de cette main délicate dans la sienne, la taille fine qui ondulait au rythme de la musique. Puis il tendit son bras, la séparant de lui, pour l’attirer à nouveau, lui faisant faire quelques pas de danse ainsi, déroulés de bras, pirouette de cette ravissante danseuse qui obéissait avec un instinct inné, à chacune des requêtes de son cavalier. Il la prit contre lui, lui faisant lui tourner le dos, dansa quelques pas ainsi, la fit à nouveau virevolter pour l’attirer à nouveau contre lui. Elle lui souriait toujours, surprise, et lui enfin se détendait. Ou peut-être était-ce ces quelques verres qu’il avait descendus pendant qu’elle dansait seule, enfin avec sa nouvelle cour. Là, elle était juste avec lui, et les autres s’étaient écartés, fascinés. Et il était ridiculement fier comme un poux. Il mena sa danseuse dans une chorégraphie digne de Fred Astaire, dansant parfois côte à côte, l’un contre l’autre, ou dos à dos…….. langoureusement, lascivement, romantiquement.

Et sans le savoir, ils formaient ainsi un couple incroyablement harmonieux, lui sûr de lui, habitué à l’exercice, et elle qui suivait avec une incroyable facilité les pas qu’il lui inspirait, jusqu’à la conclusion finale : superbe renversé, la soutenant dans le bas du dos et l’aidant à se redresser en douceur, pour retrouver son visage à même pas un centimètre du sien.

Il resta figé ainsi, retenant son souffle, mais ne pouvant empêcher son sang de battre furieusement à ses tempes, l’envie était présente, celle de l’embrasser à pleine bouche, cette bouche si sensuelle, si attirante… L’envie devint puissante, et puis Gary étouffa la voix qui lui soufflait qu’il n’avait qu’à se laisser aller, pour lui faire faire une dernière folle pirouette qui lui fit du reste perdre son équilibre, obligeant Gary à la soutenir de ses deux bras, et à la serrer contre lui.

Nom de dieu, il aurait du refuser dès le départ ! Il n’aurait même pas du venir là, il n’aurait jamais du lui offrir cette robe délicieuse, il n’aurait pas du aller la chercher, il…. Il était dans la merde.

27.

Qu’elle aimait danser, ça ce n’était pas nouveau et du reste, elle ne s’en privait jamais. Mais ce qu’il venait de lui faire là, c’était du jamais vu pour elle, c’était étrange et à la fois, complètement ensorcelant, c’était loin d’être très passionné et pourtant le renversé et la suite la laissa le souffle coupé, et ce n’était pas dû à la fatigue. Elle avait le tournis de la pirouette qu’il venait de lui faire faire, mais ça oui elle le savait, c’était dû à tous ces cocktails qu’elle avait avalé. Mais là, yeux dans les yeux, elle se sentait toute chose, séduite et sur sa faim tandis que soudain il s’éloigna. Pendant un instant elle crût qu’il allait l’embrasser, mais elle avait rêvé sans doute.
Elle avait récupéré quelque peu ses esprits quand il l’abandonna, mais pas assez pour poursuivre. Cette dernière danse l’avait achevée ou alors, c’était cette étrange conclusion. Voilà qu’il fuyait à nouveau.

Salsa le rattrapa rapidement, laissant la foule de danseurs se reformer derrière elle. Elle lui attrapa le bras et quand il se retourna elle resta un peu bêtement pétrifiée par son regard…

- Je euh… je crois que j’ai envie de rentrer.

Il haussa un sourcil.

- Vous êtes sûre ?
- Oui….. je ne me sens…. Plus très bien, lui mentit-elle, enfin ce n’était qu’un demi-mensonge.
Il se tourna vers elle, plein de sollicitude.

- Alors laissez-moi vous raccompagner.
- D’accord, dit-elle simplement avec un sourire.

Et après avoir pris rapidement congé de leurs nouveaux amis, ils se dirigèrent vers la limousine.

- Ou est-ce que je vous emmène, demanda le chauffeur.

Et là Salsa eut une idée.

- Et si nous allions chez vous ?
- Chez moi ??
- Oui vous m’avez bien dit que vous habitiez pas très loin…. Je suis curieuse de voir à quoi ressemble la maison d’un producteur.

22.

Il la dévisageait, alors qu’elle venait de croiser ses jolies jambes, prenant ses aises dans la limousine. Chez lui…
C’était une mauvaise idée, non une trèèès mauvaise idée. Il devait le lui dire. Mais non bien sûr qu’il ne pouvait pas le lui dire, car elle lui aurait demandé pourquoi et là il aurait du lui dire que c’était parce qu’en principe ouais, il ramenait très volontiers ses conquêtes chez lui, et que ça se finissait toujours au lit, enfin pas toujours…

Mais elle, non, il ne pouvait pas. Oh pas qu’il ne voulait pas, …. Il laissa glisser son regard le long de cette jambe bronzée que la robe ne cachait plus, sur son genou gracieux et glissa sa main derrière sa nuque pour se donner contenance. Il aurait bien laissé sa main parcourir ces courbes, et…. Bordel de merde, chez lui !! Il allait devenir fou avec une telle tentation sous les yeux.
Tentation oui elle était la tentation même, corps superbe et courbes voluptueuses, bouche sensuelle, yeux de braise, et crinière sublime.

- Gary, ça va ?
- Quoi ? Euh oui, non, en fait je crois que je suis aussi un peu fatigué.

Il détourna le regard, essayant de se concentrer sur autre chose. Il n’aurait pas du avaler tous ces verres tandis qu’elle dansait tout à l’heure.

- Oh et bien si vous préférez me ramener à l’hôtel, répondit-elle d’une mine si déçue qu’il répondit aussitôt.
- NON ! ça va… ça va aller, ajouta-t-il avec moins de précipitation.

En fait il découvrait qu’il n’avait pas plus envie de la ramener à l’hôtel qu’elle n’avait envie d’y retourner.

- Chauffeur ? Ramenez-nous donc chez moi.

Il se tourna vers Salsa et le sourire radieux qu’elle lui adressa, en amena un tout aussi ravi sur son visage. Il allait sans doute le regretter. Réalisant qu’il la dévisageait un peu trop, il se tourna pour observer le paysage qui était bien moins intéressant.

>> suite

» Plage de Milany Beach