Plage de Milany Beach

Messages : 129 Date d'inscription : 17/07/2011

Ambiance ...

Ses pas foulent le sable à un rythme régulier tandis que son abondante crinière attachés en queue de cheval se balance dans son dos…
Casquette de base-ball visée sur la tête et lunettes de soleil sur le nez, elle inspire et expire l’air iodée avec délice.

Milany Beach est un endroit très couru sur Heaven où il faut voir et être vu ….. Dans la journée, on y croise une population assez variée composée de starlettes prêtes à tout pour faire carrière, des stars sur le retour voulant à tout prix qu'on parle d'elles et les inévitables photographes de presse people que l’on tolère uniquement si cela peu servir les intérêts de chacun…

Il arrive pourtant à cette plage de retrouver un semblant de calme comme c'est le cas ce matin...
Seulement livrée aux bons soins de Dame Nature, elle fait le bonheur de certains lève-tôt qui se font une joie de profiter de ses avantages avant la cohue des touristes et autres parasites en tout genre.

Prudence a toujours adoré cet endroit même du temps où elle n'était que l'héritière d'un grand boss de Las Vegas et maintenant qu’elle possède sa propre maison sur le bord de mer, elle peut profiter chaque jour de ce lieu magnifique.

Mais ce matin, elle n’est pas là par hasard ou par amour du sport bien qu’elle ressemble en tout point à une joggeuse en plein exercice.
Non ce matin, elle sait parfaitement où elle va et ce qu’elle va y chercher.

Habillée d’un short et d’un débardeur mettant en valeur sa plastique impeccable et dévoilant des pans de peau satinée et bronzé par le soleil d’Italie, elle longe le bord de mer avec assurance en direction d’une villa construite un peu à l’écart comme la sienne.
Ne marquant aucune hésitation, elle grimpe avec l’agilité d’un chat l’escalier en bois et d’un pas tranquille contourne la piscine qui mène à la baie vitrée entrouverte ….

Apparemment, l'occupant des lieux ne semble pas avoir peur des cambrioleur dans une maison qui selon ses sources ne possède pas de système de sécurité...

Ravie que le ciel soit avec elle et que cela serve ses plans, Prudence s’apprête à pousser la porte fenêtre pour entrer quand une boule de poil surgit de nulle part fonce droit sur elle et se met à aboyer furieusement.
Surprise et voulant à tout prix qu’il cesse ce vacarme, Prudence essaye d’attraper le petit chien mais celui-ci, pire qu’une anguille, lui échappe à plusieurs reprises.

Grommelant des jurons bien peu féminin en Italien, elle arrive enfin à saisir la sale bête par la peau du cou quand une voix moqueuse résonne dans son dos.
On vous a déjà dit que vous feriez une très mauvaise voleuse ?

Messages : 129 Date d'inscription : 17/07/2011

Ambiance ...

Il y a plusieurs façons d'évacuer un trop plein de stress ou d'énergie ....
Nager, marcher, faire du shopping, passer du temps sous la couette en charmante compagnie ...

Pour Prudence, c'est courir... Courir jusqu'à en avoir le souffle coupé ... Courir jusqu’à ce que ses membres demandent grâce …

C'est devenu une habitude, presque un rituel ...
Dès qu'elle le peut et que son baromètre de colère a atteint son stade optimal, elle enfile ses baskets et fonce pratiquer son sport favori pour ressentir cette sensation de liberté qu'elle ne retrouve nulle part ailleurs ….

Et c'est le cas ce matin...

Cachée derrière ses lunettes de soleil et des écouteurs vissés aux oreilles, elle martèle d'un pas régulier la plage de sable fin qui longe les propriétés plus cossues les unes que les autres.

Noyée dans le flux des joggeurs et autres sportifs matinaux, elle passerait presque inaperçue.
Presque car plusieurs têtes se retournent sur son passage, preuve qu’elle est loin d’être anonyme …

Indifférente à tout cela, Prudence continue à enchainer les foulées.
Mais son indifférence n’est que de façade car soudainement, elle accélère l’allure pour passer devant une villa où elle s’est juré de ne plus jamais remettre les pieds …

Arrivée au bout de son parcours, elle se laisse tomber sur le sable pour reprendre lentement son souffle et savourer un peu cet instant où le calme est maitre des lieux…

Messages : 42 Date d'inscription : 30/07/2011

Run Devil Run !

Encore une nuit de perdue ... encore une où rien n'a voulu venir, pas une note, pas un mot... rien de nouveau en tout cas. Par contre mes Tommies vont bientôt devoir passer par la case entretien si je ne veux pas qu'ils me lachent au mauvais moment au train où je fréquente ma batterie ces dernières nuits, à mesure que celle où je vais devoir retourner me produire à l'Angel's se rapproche.

Cabaret de l'ange.... jt'en foutrais d'un ange ! Ça y ressemble, ça en a même parfois les attitudes mais ce n'est que de la poudre aux yeux oui ! Ah, ça, pour jouer les effarouchées ... Mais ça n'a pas peur de prendre un mec pour un gigolo et de le congédier aussi sec que ses envies sont passées !

Bon, ça suffit... respire ... pas la peine de faire souffrir plus encore mes nerfs ou ma batterie. Le soleil doit être levé depuis un bout maintenant, autant aller courir, d'ailleurs, un certain démon à quatre pattes n'arrête pas de faire des allers retours entre le rez de chaussée et le sous-sol où je suis pour me signifier que l'heure est venue !

C'est presque de l'agression lorsque j'apparais dans le living. Bon sang qu'il a grandi ! Il était tout juste sevré quand j'ai quitté la Corée, maintenant il se rapproche de sa taille adulte dangereusement. Si ses bonds étaient amusants avant, ils peuvent être douloureusement impatients avant, quand bien même que ce soit une marque d'affection. Mais je ne parviens pas à lui faire passer. Et après tout, vu la sagesse de ce chien, en dépit de son nom dont je l'ai affublé, je peux bien lui pardonner ça. En espérant que ses autres victimes potentielles puissent être aussi pleines de mansuétude.

Un enfilage de jogging/t-shirt sans manche/ veste à capuche/ bonnet plus tard et c'est parti ! Rien de mieux qu'un jogging sur la plage pour défouler Angma, mon démon personnel, et pour me fatiguer, avant d'aller me mettre mon petit déjeuner sous la dent et d'aller me planquer sous ma couette en attendant que le jour passe. Vive les rythmes décalés ! Enfin, à quoi bon se recaler quand c'est ce que demande la vie d'artiste ? Je ne compte pas en changer, alors peu importe ! Et je ne vois pas à qui ça peut déplaire !

Le voilà qui, déjà, trépigne, en attendant que j'ouvre le portail au fond du jardin, ouvrant sur la plage. L'avantage d'être aussi avancé sur celle ci, c'est que si les joggeurs et autres sportifs sont monnaie courante sur Milany Beach, c'est bien moins le cas sur cette extrémité isolée, aussi, Angma peut se défouler tout son saoul sans déranger grand monde, et moi aussi.

Putain mais quel con ! Comment j'ai pu ouvrir pile au moment où une joggeuse passait comme une furie plus loin sur le sable. Bien sur, lui prend ça pour un jeu et le voilà se lançant aux trousses de la sportive. Qui est bon pour se taper un sprint et des excuses de bon matin ? Aller, devinez, faites un efforts ! Bah oui, c'est pour ma pomme ! Évidemment ! Et le temps que je descende le petit chemin, il a déjà pris de l'avance aux trousses de sa cible !

- ANGMA ! Au pied !

Essai vain, il est déjà loin, bien trop pour être tenté par l'obéissance. Et la joggeuse l'est plus encore, elle ne sera pas plus avertie par mon cri de l'impacte à venir...

J'adore courir, mais sprinter, à froid, après une nuit à taper sur mes caisses... J'avais les bras à bout, maintenant, je pourrais me dire crevé et bien dormir au moins... Foutu chien ! Un virage de la côte et je l'ai perdu de vue ! Nul doute qu'il ne mettra pas plus de quelques minutes à la rattraper et perpétrer la fiesta habituelle !

Je pousse un peu plus pour tenter de limiter les dégâts. Je dois attendre deux bonnes minutes, trois, peut être, avant de voir un truc plein de poils se confondant presque avec le sable sautant et bondissant autour -et sur- une silhouette, qui, visiblement, se reposait, tranquillement -ça, ça devait être avant- dans le sable. Je suis presque arrivé, quand j'entends des cris.

- ANGMA ! Geumanhae !

Je parviens finalement à saisir son harnais pour le ceinturer même si le beau diable se débat tout ce qu'il peut. Étrange, lui qui, normalement, arrête aussitôt, a fortiori lorsque sa cible lui est inconnue. Je me laisse tomber sur le sable pour le saisir à bras le corps en essayant d'articuler entre deux coups de langue qu'il m'assène sur le visage en guise de revanche.

- Je suis désolé, j'espère qu'il ne vous a pas fait trop peur !

Messages : 129 Date d'inscription : 17/07/2011

L’attaque est violente, brutale, sans aucuns moyen de s’échapper … Les coups de pattes et de langues sont donnés avec force et malgré les mains protectrices misent en avant pour se protéger, elles ne sont qu’un faible rempart face à cette bête sauvage …

Perdue dans mes pensées, je n’a rien vu venir et me voilà maintenant allongée sur le sable avec un molosse qui me prend surement pour un de ses jouets ou une agréable friandise !!!

Les cris de frayeur qui sortent de ma gorge se transforment bien vite en éclats de rire quand je me rends compte que la grosse boule de poil qui vient de me sauter dessus ne veut pas me dévorer mais seulement me couvrir de bave et de léchouilles jusqu’à ce que mort s’en suive ….

Arrête !!! Stop !!

J’ai beau le repousser de toutes mes forces et prendre ma voix la plus dure, il revient systématiquement à l’assaut avec encore plus d’entrain …

Je n’ai rien contre les animaux mais son petit jeu commence sérieusement à me taper sur les nerfs !! L’amusement du début fait place à l’énervement et c’est d’une voix plus forte que je m’adresse à l’animal…

Ça suffit !! Calme-toi !!

Alors que d’ordinaire, ma voix fait trembler de peur n’importe lequel de mes employés, lui semble s’en moquer comme d’une guigne et continu sa sarabande enflammée autour de moi avec des aboiements de plus en plus forts…

ANGMA !!!

Un cri vient de résonner et je tourne la tête dans sa direction pour voir un homme courir vers nous comme un dératé et se jeter sur la pauvre bête qui ne semble nullement perturbé par le traitement qu’on lui inflige…

- Je suis désolé, j'espère qu'il ne vous a pas fait trop peur !

Enfin libérée du chien, je récupère mes lunettes tombées pendant la bataille et m’apprête à lui répondre quand mes mots restent coincés dans ma gorge. En face de moi se tient la personne que je m’évertue à effacer de ma mémoire depuis plusieurs mois …

Des tas de questions se bousculent dans ma tête et mon cœur bat à coups redoublés … Me relevant lentement de peur que mes jambes ne se dérobent tant je tremble, je remets mécaniquement mes lunettes sur mon nez et toise avec hauteur celui qui responsable de mon état de faiblesse.

Je préfère nettement avoir affaire à lui qu’à toi … Son amour pour moi est sincère contrairement à d'autres...

Messages : 42 Date d'inscription : 30/07/2011

Love is a battlefield !

Maintenant dégagée de la masse de poils et de bave qu'est mon chien, elle se relève, ne me laissant, entre deux coups de langue qui s'apaisent enfin, qu'apercevoir sa silhouette à contre-jour. Familière... La confirmation m'est donnée par le timbre de sa voix... Et ce ton ! Qui d'autre aurait encore l'audace de jouer la reine outragée comme elle en de pareilles circonstances ? Et on me dit culotté ! Ceux-là ne l'ont jamais rencontrée ou vue sous le jour qu'elle me présente ce matin et m'a présenté il y a trois mois !

Je préfère nettement avoir affaire à lui qu’à toi … Son amour pour moi est sincère contrairement à d'autres...

Quand on dit les animaux sensibles, on n'imagine pas à quel point. J'en ai la preuve en cet instant alors que je relâche mon étreinte de mon chien sans crier gare, les muscles tendus à m'en faire souffrir la mâchoire. Il a senti cette tension, la colère, non, la fureur, monter en moi. S'il sait qu'elle n'est pas contre lui -ou uniquement du moins- il n'en reste pas moins prudent.

Je me redresse d'un geste souple, sans accorder un regard à la femme cachée derrière ses lunettes de soleil et tend un bras vers la villa, les yeux rivés sur Angma, avant de lui ordonner, d'un ton ferme.

- Chibe Gah !

La boule de poils semble déçue, mais après un coup d’œil entre Prudence et moi, il finit par obéir, trottinant pour rebrousser chemin. C'est une chose en laquelle je peux être confiant, il sera rentré avant moi. Maintenant je peux lui faire face, lui répondre sans avoir à surveiller quoi que ce soit à côté. Non pas qu'elle le mérite, mais son hypocrisie demande en réponse toute ma personne et ma concentration. De plus, chien ou pas, pour ce que j'ai à dire, je me passe volontiers de spectateur.

Ma main vient passer dans mes cheveux dans un geste habituel, rencontrant le tissu du bonnet qui frustre ma manie, se voit arraché à mon crane d'un mouvement plein de rage pour atterrir dans le sable, aux pieds de la propriétaire du cabaret, puisque c'est ce qu'elle est à présent pour moi, ça, et la femme qui m'a humilié et m'a pris pour le dernier des cons ! J'entends presque grincer mes dents tandis que je la cite dans un souffle, n'en revenant pas de ce qu'elle ose me jeter au visage.

- "Amour" ? "Sincère" ?

Jusque là étant resté de profil, je me plante face à elle, de toute ma hauteur pour continuer, à voix haute, mordant par mes intonations, laissant s'écouler le flot de rage gonflant en moi.

- Parce qu'en plus je devrais m'excuser que seul mon chien remue la queue en te voyant ? Le Pavlov, ça ne prend pas avec moi ! Pas après m'être fait humilié, largué et traité de gigolo par toi, sans même que tu aies le courage de le faire en personne mais que tu te sois sentie obligée de passer par ton putain de boyscout pour m'envoyer tes saloperies à la gueule une fois lassée de moi !

Messages : 129 Date d'inscription : 17/07/2011

Ambiance ...

La colère est un doux euphémisme par rapport à la vague de rage que je ressens quand je regarde l’homme qui me fait face avec autant d’arrogance !!

Si je cédais maintenant à mes instincts les plus bas, je lui sauterais dessus, non pas pour le couvrir de baisers mais pour lui asséner deux ou trois coups de poings histoire de détendre mes nerfs qui sont sur le point de craquer !!

Ôtant mes lunettes d’un geste sec, je plonge mon regard chargé de haine dans celui de mon voisin qui semble partager à cet instant mes sentiments.

Non mais c’est quoi ton problème ? Je te rappelle que c’est toi qui es parti comme un voleur sans me laisser la moindre explication !!
Et après tu ose me balancer à la figure que c’est moi qui t’es prit pour un gigolo ? Laisse-moi rire !!! C’est toi le lâche dans l’histoire alors n’inverse pas les rôles !!

Il veut une explication et bien il va l’avoir !!
Maintenant que je suis lancée, il va falloir qu’il m’écoute jusqu’au bout même si il faut que je l’assomme pour cela et à cet instant c'est une idée des plus séduisantes !!

JE suis celle qui s’est trouvé humiliée quand tu as décidé de prendre le large !! C’est MOI qui ai été trop bête de penser que TU étais différent des autres !!!
Regarde la vérité en face et dis moi simplement que tu n’avais plus envie d’être avec moi au lieu de te cacher derrière je ne sais quelle histoire fumeuse de boyscouts soit disant envoyés pour que tu débarrasse le plancher !!

C’est fou ce qu’une bonne engueulade peut vous remettre une femme d’aplomb !
Envolé le poids qui me pesait sur la poitrine depuis son départ … Maintenant que j’ai vidé mon sac, je me sens aussi légère qu'une plume et presque de bonne humeur mais ce n’est pas le moment de faire la danse de la victoire car je sens que je n’en n’ai pas encore terminé avec lui …

Reculant d’un pas pour me calmer, je le fixe d’un regard mauvais et porte l’estocade finale.

Sois courageux pour une fois dans ta vie et assume tes actes au lieu de prendre toujours la fuite !!

Messages : 42 Date d'inscription : 30/07/2011

Battle of Life !

- Sois courageux pour une fois dans ta vie et assume tes actes au lieu de prendre toujours la fuite !!

La garce laisse librement s'exprimer son foutu sang italien avec sa diatribe. Comme si elle s'engueulait seule. J'ai dépassé l'énervement, je suis ... las ? Non, ce n'est pas le bon mot ! Déçu ... oui ... déçu... c'est pire qu'en colère selon moi. Bref. La voir de si mauvaise foi, jouer les innocentes comme si j'avais été seul à l'initiative de mon départ en furie ce soir là, qu'elle m'avait attendue, pauvre esseulée !

Non mais écoutez là ! Pour un peu, je la plaindrais, si elle m'avait laissé assez de cœur indemne pour ça. Néanmoins, si je ne la plains pas, en y réfléchissant, je ne peux m'empêcher de douter. Est-ce que la Prudence que j'ai connu pendant cette saison est un lâche ? Je n'en ai pas eu l'impression. Qu'elle ait envoyé son larbin pour "s'exprimer" sur notre relation ... passe encore. Qu'elle le nie à présent, ça, en revanche, ça a de quoi m'étonner. S'il y a une chose que je n'ai jamais été, c'est lâche, j'ai toujours affronté les difficultés et obstacles sans rechigner, fonçant droit devant moi, autant que nécessaire pour avancer, plus encore même, parfois. Et, la Prue que j'ai connu avant le soir de mon départ, me paraissait être de la même acabit.

Je dois être silencieux depuis trop longtemps puisque l'intéressée semble s'impatienter, me faisant grâce de son ton agréable et avenant.

- On voit que ça te demande de la concentration, pour tenter de te défaire de ta lâcheté !

Je finis par enfin bouger, pour quitter ma posture, fixé sur elle, immobile, poings serrés. Il y a deux options qui s'ouvrent à moi, soit on reste à se disputer ici et finir d'attirer l'attention, comme ce couple que je vois derrière elle qui nous fixe d'un drôle d'air depuis tout à l'heure -dans un quartier huppé comme celui-ci les flics sont un peu trop prompts à intervenir pour une légère altercation-, soit je prends les choses en main pour essayer de tirer ce merdier au clair...

- Si tu ne veux pas qu'on se retrouve avec les flics sur le dos et perdre du temps avant de retrouver Akiro, tais-toi quelques minutes et ne te débats pas !

Je finis à peine ma phrase que je me mets enfin en mouvement pour me pencher et la passer par dessus mon épaule, un bras bien serré autour de sa taille. La maison n'est pas loin et pour autant qu'elle puisse se débattre malgré mon avertissement, l'y mener n'est pas d'une grande difficulté, pas plus que de la laisser choir doucement sur le canapé. Avant qu'elle ne puisse protester plus, je lève une main pour l'interrompre et me mets aussitôt à lui expliquer.

- Visiblement, il nous manque à chacun des éléments de compréhension du dernier soir de la saison. Si tu acceptes volontiers de me croire lâche, et menteur par la même occasion quand, en dehors de ce soir-là, je ne t'ai jamais donné de raison de le faire, j'ai du mal à croire que tu le serais assez pour ne pas assumer tes actes. Donc mettons les choses au clair. Je n'ai pas fui ce soir là, pas comme tu le crois du moins.

Le souvenir de cette conversation me revient, me frappe de plein fouet, tout comme mon pied partant à la rencontre de la table basse pour la repousser d'un bon mètre de rage, avant de continuer.

- A ma sortie de scène, Angelo m'attendait en loge, pour me dire que mon contrat pour la saison était fini, comme artiste aussi bien que comme ton gigolo et que "sa patronne", toi donc, apprécierait que je disparaisse avant qu'il n'ait à venir pour faire plus que parler. Je n'ai pas peur de lui, mais me faire larguer par toi indirectement et savoir que tu m'as pris pour un gigolo, ça, je n'ai pas supporté, alors oui, je suis parti ! Si tu me penses assez menteur pour inventer ça, arrête de fulminer une minute et réfléchis bien, quand ne t'ai-je pas dit la vérité ? Trouve une seule fois où j'ai pu te mentir et je ne protesterais pas, je prendrais sur moi et te laisserais partir malgré ce putain de quiproquo !

Messages : 129 Date d'inscription : 17/07/2011

Les envies de meurtres sont courantes dans mon milieu mais ce n'est pas pour autant que l'on cède à notre coté sombre pour passer à l'acte ...
Et pourtant là c'est pas l'envie qui me manque de faire passer de vie à trépas l'espèce de dingue qui vient de me jeter sur son épaule et me ramener comme un homme de néandertale dans sa grotte !! Bon ok, cinq étoiles la grotte mais quand même !!!

Je m’apprête d'ailleurs à lui signifier ma façon de penser d'une manière plus que claire mais l'arrogant personnage ne m'en laisse pas le temps et me raconte une histoire qui a le don de me rendre muette, ce qui est rare dans mon cas !!

- A ma sortie de scène, Angelo m'attendait en loge, pour me dire que mon contrat pour la saison était fini, comme artiste aussi bien que comme ton gigolo et que "sa patronne", toi donc, apprécierait que je disparaisse avant qu'il n'ait à venir pour faire plus que parler. Je n'ai pas peur de lui, mais me faire larguer par toi indirectement et savoir que tu m'as pris pour un gigolo, ça, je n'ai pas supporté, alors oui, je suis parti ! Si tu me penses assez menteur pour inventer ça, arrête de fulminer une minute et réfléchis bien, quand ne t'ai-je pas dit la vérité ? Trouve une seule fois où j'ai pu te mentir et je ne protesterais pas, je prendrais sur moi et te laisserais partir malgré ce putain de quiproquo !

Mon visage doit exprimer ma consternation et ma stupeur car il se passe une main rageuse dans les cheveux avant de se laisser tomber dans le premier fauteuil se trouvant à sa portée.

Je ne sais que dire .... Ce qu'il vient de me raconter est si énorme, si dingue que je ne vois pas comment ne pas le prendre pour un mensonge et pourtant ... C'est vrai qu'avant sa disparition, notre relation était saine, franche, sans tabous aucuns ... Alors pourquoi inventer une histoire aussi énorme pour justifier cet abandon ?

Je devrais m'en foutre comme d'une guigne et partir d'ici sans me retourner mais c'est comme si mes jambes étaient devenues aussi lourdes que du plomb.

Tu mens .... Angelo ne ferait jamais ça ....

Ma voix n'est qu'un souffle car je ne peux pas, ne veux pas croire qu'Angelo soit capable d'une telle chose ... C'est vrai qu'il peut se montrer envahissant et beaucoup trop protecteur parfois mais de là à saboter mon histoire avec Jay ...

Tu crois que j'irais inventer un truc aussi gros pour revenir dans ton lit ? Tu me connais mieux que ça !!

Sa voix est dure, tranchante. Pleine de colère contenue qui ne demande qu'à sortir contre moi ou contre la personne responsable de tout ce gâchis.
Mon esprit fonctionne à plein régime et c'est comme si mon cerveau était partagé en deux parties ... Une qui tient à croire aveuglément l'homme qui me fait face et l'autre qui analyse froidement point par point la situation nouvelle mise à sa disposition.

En y repensant, Angelo a depuis un certain temps l'attitude d'un chat ayant avalé un canari et ses démonstration d'autorité sont de plus en plus nombreuses ....

Secouant la tête pour chasser toutes les pensées qui m'assaillent, je me lève comme une automate et plonge un regard glacial dans celui de mon hôte.

Je ne sais pas ce que tu cherches mais il est trop tard de toute façons .... Le mal est fait ...

Malgré ce que je peux raconter, une petit étincelle vient de s’allumer dans un recoin de mon être et je me déteste à cet instant d'éprouver ces sentiments que lui seul arrive à me faire ressentir ...

Messages : 42 Date d'inscription : 30/07/2011

El Tango de Roxane !

- Je ne sais pas ce que tu cherches mais il est trop tard de toute façons .... Le mal est fait ... !!

Un instant, une fraction de seconde, alors qu'elle me toise de toute sa hauteur, profitant que je sois assis, son regard aussi froid que la glace, je la revois, le jour de mon arrivée au cabaret. Je me souviens de ma surprise, au delà de la réception qui m'avait été réservée des plus ... repoussantes, puisque l'entrée m'avait presque été interdite. J'avais le souvenir en tête de mon contact avec elle en Corée, très facile, d'une femme avenante, sûre d'elle mais ouverte à la discussion et je m'étais retrouvé face à la reine des glaces, froide, hautaine, en somme, détestable.

Si à ce moment là, le contraste avait été impressionnant, ce n'est rien en comparaison de son attitude en cet instant, après les mois passés ensemble, ou même face à celui qu'elle avait sur la plage, son sang italien la faisant ressembler à un volcan prêt à entrer en éruption. Seulement, aujourd'hui, je sais voir au delà, je la connais assez pour cela. Peut être est-ce pour cette même raison que face à sa négation devant les faits que je viens de lui rapporter, je peux affirmer qu'elle n'est pas au courant. Parce que je la connais... que j'ai ... confiance en elle ?

Ma main droite vient rabattre en arrière mes cheveux, me barrant le regard, avant de me relever pour me retrouver dans la même posture que Prudence, face à elle. Cette fois, des deux dominants la situation, ce n'est plus elle qui a le dessus de la taille. Cependant, contrairement à ce qu'elle vient de faire, je ne l'utilise pas, ne cherche pas à la toiser. Un soupir m'échappe même, malgré moi. Je suis las, oui, je crois que c'est le mot. A quoi bon prendre sur moi, faire un effort de compréhension, si c'est pour parler à un mur, pas prêt pour le moins du monde à faire ne serait ce qu'un tout petit geste de compréhension, de concession. C'est d'ailleurs ce que ma voix exprime, la colère qui enflait en moi retombant comme un soufflé.

- Prudence... Toi qui m'accusais de lâcheté il y a quelques minutes, c'est toi qui en fait preuve à présent...

Je laisse mes doigts se tendre vers sa joue pour repousser une mèche rebelle, probablement échappée pendant que je la ramenais ici. Cependant, avant que ma peau ne la touche, mon bras retombe le long de mon corps, mon geste s'arrêtant instantanément, comme arrêté par son refus de concéder, d'envisager que non, elle n'a pas totalement raison, comme je viens de le faire.

- J'ignore si tu t'emmures dans ta confiance aveugle pour un homme qui se comporte plus comme un amant possessif que comme un garde du corps à ton encontre... ou si tu n'as juste jamais eu assez confiance en moi pour faire ce petit effort de mémoire que je t'ai demandé pour me croire...

De nouveau, un soupir soulève mon buste alors que je fais un pas vers elle, luttant contre ma lassitude. La connaissant je sais très bien que si elle passe la porte de la villa maintenant, je ne la reverrais pas. Elle est trop fière pour accepter un retour en arrière après coup. Son sang italien est ce qui chauffe ses veines, ce qui fait bouillir son caractère, et son orgueil... ou sa fierté, selon le point de vue. C'est aussi ce qui la retiendra d'envisager qu'elle puisse revenir en arrière.

- Si tu veux savoir pourquoi j'y ai cru malgré tout quand Angelo m'a dit cela... J'ai essayé de t'appeler... Plusieurs fois... Je n'ai jamais eu de réponse, pire, j'ai toujours eu ton répondeur, directement. Et je sais que tu n'éteins jamais ton téléphone à cause d'Akiro. Comment croire que tu m'aies mis sur la liste noire de tes appels, si Angelo avait pu mentir ? C'est ce que je me suis dit ... A présent, je me rends compte que tout a pu être de son fait ... maintenant, l'effort est à faire de ton côté, passer au delà de ta peur, ta fierté, qu'en sais-je ? Demande-toi qui, à part lui, aurait pu faire ça ?

Finalement, je laisse mes doigts repousser sa mèche derrière son oreille. La voir chatouiller l'arrête de son menton me donnait trop envie d'y déposer un baiser pour ne pas risquer la gifle qui me pend au nez depuis que l'on s'est recroisé...

- Je sais que si tu t'en vas maintenant, tu ne reviendras pas ... Je te laisse le choix. Je reconnais mon tort d'avoir cru Angelo, d'avoir cru en ton silence envers moi. Mais c'est tout ce que je peux faire. Désolé, mais j'ai tout de même ma fierté, je ne te mâcherais pas le travail... Si tu décides que tout est bien ainsi, que tu préfères le quiproquo et la fuite à la vérité... Je te rembourserai l'amende pour rupture de contrat, et je m'en irais. Je ne te demande pas forcément à ce que l'on reprenne tous les deux... seulement un effort de compréhension, de remise en question, peut être est ce déjà trop ?

Je ne peux empêcher le sourire que j'essaie de lui adresser de laisser passer le petit côté désabusé de ma requête. J'ignore si je peux réellement croire qu'elle y consentira, vue son attitude. Toutes les cartes sont dans sa main et la plus grande probabilité est qu'elle me les lance au visage, pour le plus grand bonheur de ce connard de boyscout que je me jure d'aller cogner si elle passe le pas de ma porte dans les minutes à venir.

Messages : 129 Date d'inscription : 17/07/2011

Le plan était d’une simplicité désarmante …. Lui balancer deux ou trois phrases assassines, lui mettre une bonne baffe histoire de me calmer les nerfs et faire une sortie digne des plus grandes actrices …

Oui mais voilà, rien ne se passe jamais comme on le voudrait !!

Comment je pouvais prévoir que me retrouver en face de lui ferait remonter des tas d’images du passé ? Nous deux sur la plage, nous deux dans un lit …
Et surtout pourquoi le croire lui alors qu’Angelo a toujours été là pour moi alors que lui a fui sans un regard en arrière !!

Ma décision prise, j’ouvre la bouche pour mettre fin à cette histoire qui n’a que trop durée mais il me surprend une nouvelle fois en faisant tomber mes barrières d’un seul coup.
Tant qu’il ne me touchait pas, j’arrivais encore à garder mes émotions sous contrôle mais il a fallut qu’il fasse CE simple geste pour foutre le bordel et que tout parte de travers …

Je te déteste … Tu ne peux pas savoir à quel point je te déteste !!!

Et pour lui prouver a quel point je l’ai en horreur, je me jette sur lui non pas pour le frapper mais pour l’embrasser comme si ma vie en dépendait …

C’est de sa faute aussi … On ne vient pas chercher des ennuis à une femme en manque de tendresse, Italienne de surcroit !

Lui ne semble pas surpris outre mesure et accueille cette attaque avec naturel, comme si tout cela était d’une normalité affligeante…

Nos souffles se mêlent avec intensité dans un baiser qui n’a rien à envier à ceux que l’on peut voir sur un écran de cinéma. J’y mets toute ma rage, toute ma frustration, toute ma peine aussi … J'ai envie de le punir pour qu'il comprenne à quel point cela fait mal d'être abandonnée ...

Lorsque nos lèvres se séparent, j’ai un mal fou à redescendre sur terre …

C’est dans ces moments là que le concept de la voix de la raison m’aurait bien été utile mais dans mon cas je pense que soit elle est muette ou alors elle ne doit pas parler assez fort …. Je suis un cas désespéré !!

» Une maison sur la plage