L'appart de Nash Pater

L’appartement de Nash se situe en duplex au dessus d’un garage. Grandes armoires rouges au mur, sol peint en damier, l’endroit respire l’ordre et la propreté. Les pièces détachées sont rangées sur des étagères métalliques, les outils au mur à leur emplacement respectif. Sous bâches, deux voitures, celle deNash… et celle de Mary-Kate… …il n’a pu se résoudre à s’en séparer.


Un escalier métallique en colimaçon permet d’accéder à la partie habitation proprement dite. Le salon moderne ouvert sur l’espace vide, juste une rambarde métallique, une cloison à mi-hauteur, faisant office de bar, sépare l’espace kitchenette. Une petite salle de bain et une chambre que Nash partage avec sa fille complètent la disposition des lieux. C’est petit, moins de 30m², mais suffisant…ça pourrait être mieux arrangé, mais Nash s’en fout à l’heure actuelle.

Ambiance

L’heure n’a plus d’importance depuis longtemps, comme tout le reste d’ailleurs…Nash erre dans son salon à la recherche d’une nouvelle compagne d’insomnie. Mal rasé, torse nu, un pantalon de survêt qui tient par l’opération du saint esprit, il dépasse l’évier surchargé de vaisselles sales. Repère une bouteille à moitié pleine de son liquide. Retour dans le salon, trébuche sur quelques choses et se retrouve vautré au sol. Une poupée…que Gaby a laissé traîner. Une nouvelle tache sur la moquette…pourrait se mettre à lécher le précieux liquide qui vient de s’échapper. Se traîne jusqu’à la rambarde et s’adosse contre elle. Repousse de son pied nu la table basse. Quelque chose vient de tomber, sûrement des cannettes vides, mais Nash n’en a crue. Avidement, il porte le goulot à sa bouche. Trop rapidement, le whisky se répand sur son menton en même temps que dans sa gorge. Il s’étouffe à moitié, en recrache une partie.

Ça fait longtemps que Nash est dans cet état de déchéance…depuis que Mary est…il ne peut finir sa pensée. Rageusement, il reprend une goulée d’alcool. Ça lui brûle la gorge, les entrailles...il sent son estomac chauffer. Tout ça pour oublier…Il aurait pu surmonter sa douleur, au moins pour sa fille. Lola a bien fait de la prendre en charge…il se sent totalement incapable d’assumer. Se souviens même plus de la dernière fois que Lola lui a amenée, de la dernière fois qu’il a tambouriné sur sa porte à une heure impossible, sûrement dans un sal état encore une fois. Deux nuits, trois ?...Une semaine ? Il sait qu’il les effrayer, il peut le lire dans leurs yeux…ça le blesse mais sa seule fuite réside à se réfugier dans les vapeur de l’alcool.

William et Matt ont bien essayé de le sortir de sa torpeur autodestructrice, de le remettre au taff, de l’impliquer. Face à sa violence, ils ont renoncés. Les cadavres étaient méconnaissables. Certes, c’était un peu le but, faire passer un message aux membres du crew et aux éventuels ennemis des Crips susceptibles de vouloir s’en prendre à eux…mais on aurait pu croire qu’un animal sauvage s’en était pris au trois hommes. Depuis, T ne lui avait plus rien confié. Il passe encore de temps en temps le voir, moins régulièrement qu’avant, ses activités l’amènent ailleurs désormais. Matt, lui passe…et avec Lola, ils essayent de gérer le quotidien. Enfin ce qu’il en reste.

Nash ne peut plus rester là…partout où son regard se pose, c’est ses yeux qu’il voit…son dernier regard…derrière cette vitre qui le séparait d’elle à l’hôpital. Il se lève, titube, la bouteille toujours accrochée à sa main…renverse les objets qui encombrent le plateau de la table, recherche ses clés de wago…veut sortir. Ne les trouve pas, retourne la table dans un geste de nervosité. Elles doivent être dans la cuisine, sous le paquet de lettres non ouvertes qui s’accumulent dans un coin. Trébuche à nouveau, veut se rattraper, passe tête-bêche par-dessus le canapé…Son crâne frappe violemment le sol, la bouteille se brise sous sa main. Le liquide ambré se mêle à son sang…Nash Pater sombre dans l’inconscience.

Ambiance

Les yeux qui papillonnent, impression d’une lumière violente, aveuglante. Un bip-bip régulier qui donne un rythme de vie dans la chambre. Le crâne qui réclame du repos, sa volonté qui se bat pour ne pas se laisser sombrer à nouveau. Le contact du drap humide qui lui glace la peau.

Se souviens d’un rêve…un sourire, une voix chaleureuse, réconfortante,…amie. Un sourire qui se superpose à un autre, la douleur dans son cœur qui se réveil, une déchirure, un gouffre où il se sent à nouveau sombrer sans lutte. Se redresse violemment, comme une brusque respiration sous apnée, sent son sang pulser derrière ses tempes. Se prend le visage entre les mains dans un cri à peine étouffé. Poussée de sueur.

Aperçoit la silhouette assise dans le fauteuil qui lui fait face. Sa vue s’acclimate à la pénombre, essaie de discerner les traits à travers une myopie migraineuse. C’est la stature qui le renvois à son bon souvenir.

-Phénix…Impossible. Ses mots n’ont été qu’un murmure pour lui-même.

Il secoue la tête lentement…comme pour se débarrasser d’un long engourdissement. Réveil aussitôt de la douleur crânienne. Ça bat la chamade, une impulsion de plus en plus sourde. Impossible. Son cercueil il l’a accompagné jusqu’à son dernier lieu. De loin, certes, mais il y était.

Assis, il passe lentement ses jambes en dehors du lit. Il n’a plus l’impression de commander à ses muscles. Un tremblement le saisit…un instant pour retrouver un semblant de calme.

-Mary…

Un autre cercueil qu’il a suivit…celui qui refermait le corps de sa femme. Son amour perdu. Sans espoir de retour.

La bouche est pâteuse…lourde, rêche…une mauvaise bile. Besoin de boire. Pose un pied à terre, le second suit maladroitement.

Au fantôme de Juliana qui vient d’amorcer un mouvement dans sa direction…

-Ca va,…va hanter quelqu’un d’autre.

Le sol se dérobe sous lui, se rattrape tout juste à son matelas. Le vertige l’attire, ferme les yeux un instant. Quant ils s’ouvrent à nouveau, son regard est déterminé. Se redresse, tire sur la perf, et titube vers le mur d’en face. S’écorche le bras en retombant lourdement contre le mur. Les tremblements reprennent, avec eux la nausée. Il s’aide du mur pour avancer…dépasse le fauteuil. Sent son parfum…

Les derniers mètres qui le séparent de la cuvette, Nash les franchit en rampant lamentablement. Des visions. Des flashs qui l’assaillent. Du sang. Des corps meurtris. Des visages connus. Ceux des membres du crew qu’il a dessoudés sous les ordres de T. Le visage poupon de sa fille qui se superpose…Un fiel acide lui brûle la trachée lorsqu’il se penche pour la troisième fois par-dessus la cuvette.

La sensation de quelque chose d’humide sur son front. Mais ses yeux ne font pas la netteté…juste un sourire.

Son reflet que lui renvoie la glace de la salle de bain. Bon sang, c’est lui ce visage efflanqué, amaigris, cadavérique ? Il se passe les mains sur le visage, essaie d’effacer les cernes sous les yeux, ces yeux rougis par l’alcool. Derrière lui, le visage qui se tient dans l’encadrement.

-Qu’est-ce que je suis devenu ?

Interroge le phénix dans son dos…pas de réponse.

-Même toi tu sais pas…Veut ricaner, mais se perd en toussant. Ouvre le robinet à fond, s’asperge le visage pour se réveiller totalement, se fout d’en mettre partout. Boit avidement à même le robinet.

Quant il se redresse, le fantôme est toujours là. Il lui tient même une serviette. Nash s’en saisit en se retournant pour lui faire face.

Elle est bien là. Vivante. Vaporeuse, irréelle, mais bien là pourtant. Sent sa chaleur à quelques centimètres d’elle…son essence, son parfum. Son regard qui le clou sur place. Un tremblement ébranle tout son corps.

-Juliana…

Pas le temps de porsuivre, le choc est trop violent pour son esprit embrumé. Son genou qui se dérobe une nouvelle fois, se rattrape de justesse au lavabo. Sent les doigts fins de Juliana le saisir sous le bras.

-Là, là, là…Plus tard les explications, Nash. Du repos pour le moment.

Comme dans un songe, prenant appuis sur celle qui a été à la tête de la Mafia, Nash regagne son lit. Presque inconsciemment, ses doigts se sont refermés sur cette main amie. Une fois sa tête en contact avec l’oreiller, il sombre à nouveau dans le noir. Ses lèvres forment un seul mot muet : Merci.

Ambiance

Combien de temps a passé depuis son dernier réveil vaseux. Combien après que Joy est tenté de le nourrir, combien à le veiller. Combien avant de réaliser pleinement que ce n’est ni un delirium d’alcoolique, ni un esprit revenu de l’au-delà pour le hanter. Combien à baigner dans son jus aigre. Combien à rester à errer dans son brouillard, bouffé de l’intérieur par ses démons et sa douleur, lui qui est devenu incapable d’agir, mortifié par la culpabilité.

Avant même d’ouvrir les yeux, il la sent. Son odeur, toujours un parfum capiteux, mais surtout sa présence, un aimant…un phare pour le guider vers sa rédemption. Des souvenirs qui font surface, il se redresse pour échapper à la langueur, pas envie de replonger dans un état cataleptique. Il voudrait ouvrir les yeux sur un monde meilleur, plus toutes les horreurs qu’il a connu. Espoir vain, triste déception quant il s’aperçoit que tout est là, que rien n’a changé, pas même l’absence.

Puis la voix brise le silence.

-Nash,…j’ai besoin de toi…

Le silence, encore une fois. Aucune réaction. Sauf une, peut-être, intérieur. Un rire nerveux qui le secoue mais qui laisse rien paraître. La reine de la Mafia, le Phénix a besoin de lui…ironique…franchement ironique.

- Secoue-toi bon sang!!! Si vraiment tu voulais mourir il suffisait de te flinguer, maintenant je suis là !!!!!!!!!!!

Le ton est celui de l’impatience, presque du commandement. Si sa voix pouvait être une gifle, il aurait la joue rougit sous l’impact. Une boule de rage née au creux de ses entrailles, la sent l’envahir. Elle le chauffe, lui donne de la puissance, ça court dans ses veines, remonte dans ses membres…se sent presque maître. Ses yeux, qui la fixent maintenant, ont un éclat métallique. Mélange d’acier et de chrome…couleur froide et mortelle. Comme celle de ses guns.

Puis enfin la voix casée de Nash s’élève comme un murmure rocailleux.

-T’as besoin de moi…Toi le Phénix ?...T’étais où toi ?...Trois ans, putain,…Juliana…Trois ans. T’es venu pour retrouver ton Nash, celui qui répond toujours présent ?...C’est fini, pas besoin d’un flingue…il est mort ce Nash là.

Il rejette les draps vivement, passe les jambes hors du lit et se redresse. La notion de vertige arrive aussi sec, mais Nash la combat un instant, les yeux fermés. Il ne veut plus paraître faible, encore moins aux yeux du Phénix. Malgré tout ce qu’il pense en cet instant.

-Tu n’as toujours eut besoin que d’un regard pour envoyer tes hommes vers la mort…je fus l’un d’eux, un temps…

Nash se passe la main sous les yeux. Transpiration, fièvre ou plus encore qui humecte et fait briller ses yeux.

-Regarde…regarde moi…regarde ce qu’est devenu le bras droit des Crips…regarde en qui tous, vous aviez confiance. Il est fini ce temps. J’avais espéré que la vie m’offrirait enfin un répit…Que dalle. Ce qu’elle m’a donné, elle me l’a aussitôt reprit violemment.

Il se laisse tomber lentement au sol. Non pas un étourdissement, juste un besoin de se retrouver au sol…envie de rechercher chaleur et protection.

Juliana n’a pas bougée, assise dans le fauteuil qui lui fait face. Si l’intention lui est venue, elle en a rien montrée…comme à son habitude. Froide et lointaine.

-Toi…toi t’as toujours été là pour moi…pour Mary aussi…

Un sanglot se brise dans sa voix à ses derniers mots. Mary…comment en parler sans éveiller toute l’horreur de son départ, toute la noirceur de se manque. Sa tête ballotte un instant, le menton contre la poitrine. La main de Nash se tend vers le corps assis à quelques centimètres de lui…mais il s’arrête, presque à la toucher du bout des doigts…Il reste ainsi, indécis, puis sa main est saisit d’un tremblement…il la ramène vivement et la cache sous son autre bras.

Il relève les yeux vers elle. Elle semble taillée dans du marbre. Seul son regard est vivant. Toujours cette lutte…Juliana/Joy.

De la résignation se fait sentir dans sa voix lorsqu’il reprend :

-Accorde moi du temps, Juliana…laisse moi ce temps, s’il te plaît. Après je serais ton homme…encore une fois.

Il se redresse, se dirige lentement vers la salle de bain. Il ne semble qu’être l’ombre de lui-même. Il s’arrête un coup instant, le temps de lui murmurer...

-Reste, je’t’en prie…reste.

…et reprend son chemin. La porte est trop lourde à fermée, son bas de jogging glisse sur ses reins, termine en bouloche au sol. Passe la vitre de la cabine de douche et reçoit une violent cascade sur la nuque…Un murmure encore, les yeux fermés. Comme pour se rassurer, comme une promesse.

-Après…

Ambiance


Elle se lève, entre dans la salle de bain, tout en observant par transparence le corps de son ami. Elle s'adosse au chambranle, tente de rester de glace...pourtant au fond d'elle, son coeur se serre....
Malgré tout ce qui s'est passé, il est là, prêt à se sacrifier pour elle...
Elle baisse la tête, soupire, puis voit deux pieds nus sortir de la douche...il empoigne un essuie de bain et s'entoure de celui-ci au niveau de la taille. C'est ainsi qu'elle peut voir ses tatouages sur son corps ruisselant.
Bras croisés, elle lève son regard de brume et ne dit mot. Juliana prend le dessus...elle s'approche de lui, puis se blottit dans ses bras.
C'est sa façon à elle de s'excuser...une larme coule sur sa joue. Lui ne doit pas la sentir. Il semble rester immobile...surpris sans doute par ce moment iréel.

Je ne veux pas te perdre toi aussi...

Elle retient un sanglot, chuchote, le serrant plus fort.

Je sais ce que tu ressens, mais ...tu dois rester...

Encore un caprice sans doute, une des choses qu'on ne refuse ni au Phénix, ni à Juliana.
Il restent quelques minutes comme ça...les mains de Nash finissent par capituler avant même son esprit. Un reflexe qui finit par enlacer la jeune femme. Le silence a toujours été la couleur préférée de Juliana, ça il l'a toujours su, de ce côté là, elle n'a pas changé.
Elle se recule un peu, tente de reprendre contenance face à cet homme qui connaît la moindre de ses faiblesses...plonge son regard d'acier dans le bleu de ses yeux. A nouveau sa paume entre en contact avec la joue de Nash qui baisse le visage.

Nash...je t'aiderai...

Elle marque une pause, ses yeux s'enflamment...sa mâchoire se serre
Je t'aiderai à te venger...

Cette fois c'est la stupéfaction qu'elle lit dans le regard de Nash....

Mary n'est pas morte de mort naturelle...j'ai mis une équipe sur le coup et une autre pour protéger ta fille.
Elle inspire, puis ajoute...

Qui ils sont ils payeront la mort de MK, je t'en fais le serment.

Ambiance

Une terreur qui glisse lentement le long de sa colonne, le glace, lui ceint les reins…Ses mots…Cette vérité…Nash la subit plus dans son corps qu’il ne l’a entendu. Ces dernières années bercées d’illusions…la triste réalité quant son enfant apparaît comme la suivante. Une syllabe à peine audible s’échappe de son souffle…la suite ne vient pas.

-Gab….

Il veut sortir, il veut courir les rues, courir la rejoindre, la serrer dans ses bras…la protéger. Comme il aurait du le faire avec sa mère. Il lui reste qu’elle pour donner un sens à ce qu’il fait. Il veut, mais ne peut…ses jambes sont tremblantes…et cette main sur son bras qui le retient.

-Nash…

La voix est douce et apaisante…le sourire toujours sur les lèvres…sa seule amie est revenue, …pour lui. Il le lit dans son regard humide. Juliana est là.

Il se raccroche à elle, replonge dans ses bras. Les bras du phénix se referment sur lui, le cache derrière ses ailes…le protège peut-être aussi. Il se laisse aller à son chagrin, à cette douleur abdominale, à ce cri muet et déchirant. Lentement, ils s’affaissent sur le carrelage froid de la salle de bain.

Les mains de Nash sont frénétiques, caressent, serrent…se perdent dans les couches de tissus…frôlent la chair électrique de la femme qu’il le soutient. Ses yeux bleus sont délavées, il ne peut plus canaliser ce flot…Nash, à cet instant, ne contrôle plus…il n’est qu’émotion dévastatrice.

Il cale sa tête dans le cou…hume en même temps qu’inonde, la chair douceâtre…il ne peut retenir ses gestes…et se mets à l’embrasser…lentement, puis de plus en plus vite, comme pris d’un excès de vie. Le cou, la naissance d’une épaule,… le creux derrière l’oreille, ses tempes… la commissure de ses lèvres…Il est fièvre et ça se lit dans son regard hagard …

Ambiance


Leurs mains se cherchent, leurs souffles se mêlent pour mieux survivre à tous ces malheurs qui se sont abattus sur eux. Comme une évidence, ses vêtements tombent aux pieds de Nash. Aucun homme ne l'a plus touchée depuis Kim, chacun de ses gestes refait d'elle une femme, affamée, impatiente de redécouvrir le plaisir du contact charnel.
Sans penser aux conséquences, leurs deux corps se projettent contre le mur de la salle de bain, les yeux de Juliana brillent de larmes tant l'émotion est à son comble. Ses mains griffues s'accrochent à ce corps musclé et fort. Laissant des traces rouges et profondes
Une longue jambe fuselée entoure sa taille, elle l'attire à elle autant quelle le repousse...
Elle renverse la tête en arrière, il la dévore de baisers, elle laisse échapper un gémissement...

Nash...

Joy reprend son souffle de féline pour capturer cette fois la bouche du jeune homme, ils ondulent, la tendresse laisse place à la rage, les prémisses à un acte primaire, presque bestial. Ils tombent au sol, les cheveux du phénix sont déployés comme un soleil, elle accueille en elle son ami de toujours, cet homme qu'elle trouve à l'instant aussi beau que le mal en lui-même. Sa virilité est à fleur de peau, ses abdominaux se contractent en un va et viens torride, pour mieux la prendre et sentir sa chaleur.
Il se penche pour capturer le bout d'un de ses seins, l'aspire, passe à l'autre tandis qu'elle serre les dents pour ne pas gémir...
Leurs deux corps luisent dans cette salle de bain emplie de buée, se font autant de mal que de bien, pour ne jamais oublier...puisque ce sera peut-être la dernière fois....
Il la besogne et fait de ce corps mince, un exutoire, de ce moment une réalité...
Telle une chatte elle le marque de ses dents et de ses griffes alors qu'il prend le contrôle et l'écartèle à chacun des mouvements de son bassin...

Un dernier sursaut...un cri...et le silence...


S'allongeant sur le dos, Nash plante son regard au plafond tandis que le phénix vient cette fois se blottir et nicher sa tête dans son cou...sans un mot, à peine un soupir...aucun son ne viendra briser ce moment presque magique, cette soif enfin étanchée...

Ambiance

Les pulsations de leurs corps s’assagissent. Nash est bien, lui qui ne c’est pas senti bien depuis bien longtemps…il a l’impression de sortir d’un brouillard. Sentir le poids de quelqu’un contre lui, cette sensation lui procure un havre de paix. Il pourrait rester ainsi…dans cet espace temps qui n’appartient qu’à eux.

Mais la réalité est toute autre, et le carrelage combiné à l’humidité tire un tremblotement contre lui. Juliana frissonne…sans sans rendre compte elle-même. Lentement, il se redresse, l’aidant également par le même geste. L’attire à lui, et doucement regagne la chambre.

Une forte odeur de café les engloutit, réveillant une faim de loup en lui. Il tire la couverture du lit à lui et les enroule dedans.

Calée sous son bras, Juliana a collée son corps contre le sien, le suivant dans tous ses mouvements. Ils ne se parlent pas, juste ce besoin d’être encore lié l’un à l’autre. Elle termine même les gestes qu’il a entamés de sa main libre. Il le ponctue alors un baiser sur son front. Il ne semble pas en revenir même si il fait mine de rein. Lee s’est éclipsé…pas bien loin. Il caresse les carrosseries juste en bas.

Ils sont sur le canapé maintenant…Juliana toujours tout contre lui. Il sent quant elle respire, ses cotes se soulever, son sein contre sa peau, la rondeur d’une cuisse contre la sienne…quant elle le regarde aussi, pardessus sa tasse quant elle boit.

Elle lui fait signe, désigne son sac. Nash s’exécute. Elle en tire une cigarette, un briquet doré. Pour l’allumer, elle se redresse, la couverture glisse le long de son épaule, dévoile son oiseau de feu. Nash en suit le contour du bout des doigts. Elle pouffe en recrachant sa première goulée de tabac.

-J’avais arrêtée de fumer … Plaisante-t-elle. Puis le sourire sur les lèvres, elle se retourne vers lui. Sa chevelure glisse sur son épaule. Ses yeux pétillent. Tous ces détails, Nash les gardent en mémoire.

Nash se redresse sur le coude, lui prend la cigarette et tire sa première taffe. La relâche lentement…sourit à son tour. Il l’attire à lui, fond dans ce regard, Juliana et Joy à la lutte. Il emprisonne ses lèvres, l’embrasse. Lentement, ils basculent à nouveau dans l’échange de caresses et de baisers. Avec volupté, tendresse…

Juliana s’étire…elle a bien dormis…une nuit sans rêve, douce et câline. Un peu à l’étroit sur ce canapé…mais ne se souvient plus de la dernière fois qu’elle a partagée la nuit avec quelqu’un. Elle entend comme une conversation derrière elle. On parle d’elle. Enfin, c’est Nash qui voudrait savoir et Lee qui se tait. Juste un regard et elle pourrait se rendre compte qu’un nouveau jour se lève et qu’ils sont attablés.

Ambiance


Ils sont attablés, elle soupire en regardant Lee et Nash prendre le café...
Moulée dans un peignoir de soie blanche, c'est d'un hochement de tête qu'elle renvoie Lee. Il sera dans la confidence, comme d'habitude. Aucun besoin de s'en assurer, c'est naturel, comme sa façon de passer derrière Nash, la main glissant sur sa nuque. Bientôt c'est elle qui se retrouve face à lui...
Il lève les yeux vers elle...lui sourit et réussit à allumer une petite étincelle dans le regard de celle qui une heure avant se pelotonnait dans ses bras. Elle lui sourit timidement à son tour.
Que dire en cet instant ? Que cela devait arriver un jour ? Elle inspire profondément, allonge ses bras sur la table pour entourer de ses mains glacées celles de Nash. Il semble embarrassé, autant qu'elle...
C'est pourquoi elle se recule...le rêve est terminé, ils viennent de se faire rattraper par la réalité qui par bonté, fait chauffer le soleil dans toute sa splendeur...
Elle finit par prendre la parole...

J'aurais aimé rester dans tes bras, ne pas être moi...enfin...

Elle tente de s'expliquer mais ne trouve pas les mots, secoue la tête, incapable de lui dire ce qu'elle ressent.
Cela fait presque 4 ans que je ne m'était pas sentie aussi bien.
Elle s'excuse d'un sourire, mais ses yeux brillent d'émotion.

Je suis désolée...

Elle se lève d'un bond pour rejoindre la salle de bain et y cacher ses larmes, mais il se lève et la retient, l'enlace à nouveau et la serre contre lui...
Elle tente de ne pas pleurer, se maudit de lui avoir dit cela alors qu'il est toujours en deuil...peut-être qu'il pensait à Mary alors qu'il lui faisait l'amour. Elle ne pourrait lui en vouloir...la seule responsable c'est elle...
Comme toujours...
Seulement cette fois, même Joy éprouve du remord...
Peut-être est-ce le signe de sa guérison?

Ambiance

Nash a ouvert les yeux en même temps que l’aube…ça fait bien longtemps qu’il n’a vu un lever de soleil. Enchevêtré, agrippé à lui, le corps endormi de Juliana. Il ne peut s’empêcher de la contempler, ses lèvres entrouvertes invitent au baiser. La soie de sa peau, à la caresse… Que cet instant devienne éternité. Mais la présence au-dessus de lui le tire de sa rêverie. Lee l’observe, l’œil sévère même si il ne dit rien.

Nash dépose un baiser sur le front de la jeune femme, puis se lève. Il rend son regard à Lee, puis prend la direction de la salle de bain.

Un quart d’heure plus tard, l’affrontement oculaire est oublié…Ils sont tout les deux attablés et Nash calle enfin son estomac par autre chose que du liquide. Entre deux bouchées il tente de déridé Lee…peine perdue, Il ne dit rien sur ces trois dernières années passées avec le Phénix. Ni les raisons, ni les gens avec qui elle se trouvait, ni où…rien, nada. Faire la converse, il sait faire, mais parler de la patronne, jamais. Certains ont essayés par la torture…ils ne sont plus en vie pour en parler aujourd’hui.

Et enfin l’être de feu s’éveille. Elle semble détendue, ses traits sont reposés, une lueur câline brûle au fond de ses yeux. Elle se lève, déambule dans la pièce en silence, avec légèreté…une main qui traîne sur la nuque de son amant d’une nuit. Geste presque anodin en soit, mais oh combien lourd de conséquence. Sans cette caresse volée, il n’y aurait pu avoir de lendemain.

Ils se font face, et lentement le malaise se dresse entre eux, comme une muraille. Lentement, sournoisement. Les doigts de Juliana qui traverse le plateau de la table, se saisissent des siens. Bon Dieu, qu’elle a froid. Une confidence lâchée, presque honteusement…puis elle se rétracte très vite, en bondissant sur ses pieds. Nash ne peut que l’arrêter en plein envol, pour l’enlacer.

Il sent son cœur battre contre sa poitrine, sa respiration hachée…Oui, l’émotion, il la lit aussi bien dans son regard que sur son corps. Nash repousse ses cheveux de devant son visage, l’obligeant à le regarder de face. Juliana à la tristesse dans son regard, et Joy n’est pas loin…mais Joy n’est plus elle-même.

-Là…tout doux, ma belle, …T’es désolée de quoi…Ca serait à moi de l’être, tu crois pas ?...Et j’ai pas envie de l’être…J’assume…

Elle tente de se dégager, mais il la retient calmement…

-Hey…Qu’est ce qui va pas ?...Nous ?

Elle le regarde directement, mais trop d’interrogation.

-Quoi…C’était interdit ?...On nous a forcé ?...

-Non!!…Souffle-t-elle en rebaissant la tête.

De l’index, il lui remonte le menton. Mais c’est la colère de Joy qu’il croise.

-Hey…Keep cool…Je suis juste ton ami. Et on a peut-être besoin de prendre de la distance par rapport à tout ça…

Il s’écarte doucement d’elle. La violence de Joy, la douceur de Juliana.

-Ecoutes, prend ton temps, détend toi…moi, j’bouge, j’vais faire un tour…ça fait trop longtemps que je ne suis pas sorti…ça va me faire du bien. Peut-être qu’à toi aussi…

Il choppe un sweat à capuche qui traîne sur le dossier d’une chaise, l’enfile.

Juliana est toujours là, indécise. Il revient à elle, prend ses mains.

-Ecoutes Juliana…prenons le temps. Reste, je t’en prie...Quant je reviens on en parle…on parlera de tous ça…puis du pourquoi t’as besoin de ton Nash, encore une fois.

Même si cette dernière phrase lui tire un timide sourire, il n’arrive pas à savoir ce qu’elle pense. Il dépose un baiser sur sa joue, juste là, proche de ses lèvres, s’y attarde alors que Juliana le suit du regard. Il respire encore une fois l’odeur de sa peau, l’odeur de son souffle…peut-être pour la dernière fois. Dans un murmure…

-Reste…s’il te plaît.

Puis il lâche ses doigts et se retourne vivement. Avant d’atteindre l’escalier métallique, la capuche est déjà remontée sur son crâne…Puis le bruit d’une cascade d’acier…et la porte que l’on tire sur soit…

Ambiance


Elle reste là...écarte les persiennes, puis le voit s'éloigner dans la rue.
Elle serre les dents, puis se retourne, sentant la présence de Lee.
Il enlève ses lunettes et les nettoie presque machinalement. C'est elle qui doit prendre la parole, c'est la loi.

J'ai fait l'amour avec Nash...dit-elle d'un air frondeur.

J'ai cru constater...

Il soupire, rechausse ses verres fumés...

Et maintenant ?
Elle se mord la lèvre, se pose la même question... Lee continue...

Tu es une brillante avocate, lui a grandi dans le bronx, c'est un gars des rues...vous n'avez rien en commun!

Sauf le sang que nous avons sur les mains...

Juliana...je te prie,il va mieux à présent, partons, retournons à la villa Vanzetti, le temps presse pour Park.

Elle reste pensive, s'allume une autre cigarette, prend son temps. Les volutes de fumées s'évanouissent rapidement à cause de la climatisation.

Je dois parler à Nash au sujet de Park...pour le reste Na-Yung sait ce qu'elle doit faire. Je ne paye pas l'avocat le plus cher de l'île et de la côté est des états Unis pour rien. Il suffit de trouver un vice de forme et le gouverneur fera le reste.

Et pour Nash?

Prends un peu de vacances Lee, tu en as assez fait pour le moment, va t'amuser, le cordon de sécurité en bas me suffira pour le moment, personne ne sait que je suis en vie.

Il secoue la tête, range son journal dans sa poche, puis grommelle quelque chose en Coréen.
Lee...c'est encore moi qui dirige tout. Mon nom n'a jamais été effacé des registres, je suis morte au yeux de mes amis, mais pas aux yeux de la loi, aussi...
Elle sourit, écrase sa cigarette d'un geste brusque.
Tu éviteras tes commentaires quant à ma vie privée...elle ne regarde que moi

L'homme connaît Joy, c'est pourquoi il insiste.

Mais pourquoi lui?

Elle reste un moment silencieuse...son réflexe est de regarder encore une fois par la fenêtre.

Parce qu'avec lui je me sens vivante...

Ambiance

Nash marche. Au hasard, Nash marche. C’est une éternité que ça ne lui est pas arrivé. Il marche, rythmé par les pulsations de son cœur. Il se sent à nouveau vivant. Parce qu’un oiseau de feu a dédaigné regarder dans sa direction. Il marche à nouveau. Le front n’est pas encore haut porté, mais ça ne saurait tarder…il marche. C’est déjà ça.

Ses pas l’ont sortit du centre-ville et ses immeubles propres. Ils l’ont ramenés là où il est né…dans la Rue et sa crasse. Son odeur et sa peur. Elle pénètre dans son crâne, serre sa gorge et coule dans ses veines, Nash s’en nourrie, ça fonctionne ainsi. Son atmosphère et ses couleurs délavées, Nash les reconnaît, il a ça en lui. Pour rien au monde il ne changera de décor. C’est son élément, son coin de bitume, sa cour. Il lui appartient tout comme elle est à lui. Il est la Rue.

Peu à peu, le cerveau de Nash se remet à fonctionner comme avant…quant il était à Compton. Ses yeux captent tous les recoins d’ombre, son ouïe chope la moindre conversation, la moindre intonation. Caché sous sa capuche, sa démarche est revenue, légèrement chaloupée…les mains dans la poche ventrale. Se sent un peu nu d’être sorti sans flingue. Il faut vite qu’il retrouve ses réflexes…surtout si le Phénix à besoin de lui. Il sait ce que ça signifie généralement…Bain de sang…enfin, c’est comme ça que Nash l’interprète. Un sourire né sur ses lèvres. Se souviens de leur première rencontre. Ici même. Dans le Bronx. Il avait débarqué avec des keums en train de tambouriner dur sur des fûts métalliques…dérangeant l’oiseau de feu en pleine émasculation. Après ?...Après, une virée elle et lui, seuls en wago…Depuis ? Une relation basée sur la confiance, la loyauté, le respect et une profonde tendresse …même si leur responsabilité respective auprès de leur famille pouvait le leur interdire. C’était peut-être au-delà de ça.

Sans s’en rendre compte, il a traversé la totalité du Bronx…c’est rapproché d’El Rio Santo…Ici, il y avait eut la guerre…Beaucoup de sang versé. Les Crips avaient remportées la bataille finale, non sans l’aide du clan Vanzetti. Galardo était parti avec son secret…clamsé sous ses pieds, quelque part dans le dédale souterrain qui amenait à l’Arène. Mais Nash se méfie, une alarme qui résonne dans son crâne…Près d’une voiture en stationnement, des mectons chelous…des latinos…ils abordent des couleurs qu’il connaît mais ai surprit de les trouver ici. Se demande si T est au jus…si Juliana l’est également. Et depuis combien de temps. Il est vraiment temps qu’il se remette dans le bain.

Calmement il fait demi-tour, tout en se posant des questions. Rapidement il lui faudra informer qui de droit, mener sa petite enquête…bref redevenir ce qu’il a toujours été. En même temps…cette vie le soule. Quant il était sur Eden, il avait fini par aimé sa situation, être son propre chef…après avoir des sous-fifres, c’était bien aussi, mais Nash se sait pas fait pour ça. Non, rouler pour sa pomme, ouais, ça serait cool. Faire quoi ? Il en sait rien encore pour le moment. Dans sa partie, il est le meilleur…pourquoi vouloir a tout pris chercher autre chose.

L’heure à tournée sans qu’il s’en rende compte…et ses pas l’ont amenés devant un jardin d’enfant. C’est quant il se pose devant la grille qu’il reconnaît le lieu. L’appart de Lola est à deux pas…et c’est ici qu’elle l’amène régulièrement. Les pulsations de son cœur se mettent à battre chaotiquement…Et si. Il fait le tour des bancs occupés en majorité par la gente féminine et sa marmaille. Mais rapidement, il l’aperçoit…sortant d’une structure en forme de bateau…riant au éclat, les joues rouges de l’effort et de l’excitation, poussant des faux cris strident de frayeur. C’est fou, il est capable de la reconnaître même de dos…l’appel du cœur, il a envie d’y croire en tout cas. Derrière, apparaît Lola…Elles jouent à chat…à perdre haleine. Nash va s’asseoir plus loin, sur un banc, les observe à la dérobée.

Cela dur un petit moment encore…et Lola met fin à la partie alors qu’elles se roulent toutes au sol. Elles semblent heureuses…sans lui. Nash à un pincement au cœur. Il va falloir qu’il reprenne la place qui lui est sienne…en tout cas auprès de sa fille. Qu’il lui montre autre chose que l’alcoolique qu’il a été…qu’il est encore. Sa main le trahit…encore ces tremblements. Il les cache et comprime son bras pour tenter de les atténuer. Et si il n’était plus capable d’utiliser un gun comme avant. Des interrogations, encore et toujours. La seule chose qui a changé, c’est qu’il est prêt à savoir maintenant.

Il est grand temps de rentrer, les filles se posent pour prendre leur goûter…faudrait pas que Lola l’aperçoive, elle pourrait se méprendre sur ses intentions. Il tourne le dos à la scène, sans se rendre compte qu’un regard le suit, le cœur suspendu…

Le chemin du retour se fait rapidement. Même si le cerveau de Nash tourne à dix mille…des interrogations il en a…et le Phénix à peut-être des réponses. En approchant, il remarque peu à peu des hommes en planque. Certes ils passent inaperçus au regard du quidam, mais son œil expert reprend du service. Le cordon de sécurité de Juliana. Ils sont peu nombreux mais judicieusement placés. Il ne peut s’empêcher de jeter un regard vers l’appart qui lui fait face. L’ancien appart qu’il partager avec les jumelles et T à leur début. Nouveau pincement au cœur, mais il y a survécu.

Il pousse la porte métallique et pénètre dans le garage. La volée de marche est rapidement gravit. Il retire son sweat, fouille la pièce du regard…juste Juliana de présente. Elle l’observe de ses yeux suaves à travers le rideau de fumée de sa cigarette. Attrapant une vieille boite de cigare en bois, il vient se mettre en face d’elle, à califourchon sur une chaise. Tranquillement, il sort une paire de flingue, entreprend de les vider, les démonte…commence un sérieux nettoyage. Juliana écrase son mégot, ne cesse de l’observer.

Au bout d’un moment, elle décide de briser le silence.

-Alors ?...

-Alors ? Rien…Toujours la même chose dehors, les nouveaux viennent remplacer les anciens qui sont tombés…avant de tomber à leur tour.

Devant le silence de la jeune femme et son haussement de sourcil interrogatif, il poursuit.

-Des membres de la Mara Salvatrucha sont à El Rio…Le MS13…pas des enfants de cœur. Il faudra en informer T…et les tiens.

Juliana en prend note d’un hochement de tête.

-J’ai vu Gabrielle…de loin.

-Ah…

Silence.

Nash remonte son premier flingue, arme la culasse, tire sur la détente…tout fonctionne. S’empare du second.

-Et tu as pris une décision nous concernant ?

-Non…j’ai pas envie d’en prendre, Juliana. Il pose le revolver et la regarde fixement. A quoi ça servirait. On sait très bien tout les deux qu’on n’est pas du même monde. ça n’empêche pas tout ce que je peux éprouver pour toi…

-On en reste là ?

-C’est pas ce que j’ai dit…j’sais juste que j’pourrais pas te retenir…alors je prends ce que tu veux bien m’offrir. C’est tout.

Sa main traverse la table, se pose sur celle de la femme de feu et de glace qui lui fait face. Une caresse le temps d’une respiration, puis la main se recule, reprend le flingue, comme pour mettre fin à ce sujet. D’un ton qui se veut détacher, il poursuit.

-Alors ?

-Alors ?

-Pourquoi ta disparition et ton retour aujourd’hui ? Pas que pour moi, j’y crois pas une seconde…mais suis curieux de savoir ce que je peux faire pour toi, cela dit.

Ils se sourissent tout deux. Un peu comme avant, cette complicité qui les unit…elle est toujours présente. Peut-être plus forte même.

Ambiance





Elle se redresse,ne quitte pas cet océan de tendresse qui se deverse sur elle. Au contraire, sentir la chaleur d'un amour pur et respectueux comme le sien la grandit.
Elle se souvient de tout, de leur première rencontre, de leur association, aussi solide qu'improblable. Elle sa parfume au champagne, lui dévore le bitume et pourtant jamais elle ne s'est ennuyée avec lui.
Une bouffée de désir lui donne envie de le séduire et d'être belle pour lui. Son épaule de satin glisse pour dévoiler la naissance de sa poitrine. Il fait mine de ne pas le remarquer, concentré sur ce qu'elle va lui demander.
Elle finit par briser le silence, pèse chacun de ses mots. Sa voix cassée et son accent italien ont toujours ajouté à sa personnalité un charme sans faille. Tandis qu'elle s'allume une autre cigarette, il peut apercevoir un tatouage à son poignet. Une pièce du Dieu Janus...cette divinité caractérisée par ses deux personnalités.

Park est en prison tu sais.
Nash soulève les sourcis, visiblement il a vécu longtemps dans sa bulle, et autour de lui les choses ont bien changé.
depuis combien de temps ?
6 mois...il est soutenu par la mafia à l'intérieur et sait se défendre...
Elle souffle sa fumée vers le haut et continue sa phrase.
Les latinos sont en masse, le neos-nazis aussi...j'ai peur pour lui...et comme il y a des Crips en prison, j'aurais aimé une protection supplémentaire...
Je vois...
Elle se redresse doucement...
Sache que je n'ai pas tenté de te séduire Nash, et qu'en d'autres circonstances....
Il ne la laisse pas continuer
Je sais...
La petite serait plus en sécurité à la villa Vanzetti-Zao...ta nounou peut l'accompagner, je serais plus rassurée. Tu viendrais la voir comme tu le désires, je pourrais lui dire que tu es en voyage...
Il veut parler, mais ne l'a pas vue se lever et s'approcher...
Posant un doigt sur sa bouche.
Gabrielle mérite d'être élevée à la hauteur des sacrifices de son père. Elle aura un percepteur. Bientôt mes deux enfants reviendront sur Heaven, cela lui fera de la compagnie.
Ses doigts glissent sur ses épaules musclées, sans le vouloir elle tente à nouveau de le séduire, juste une fois, ensuite il redeviendront des amis, des associés.
En une nuit tu m'as ramenée à la vie, laisse-moi t'aider pour une fois...
Elle caresse sa nuque, glisse ses doigts dans ses cheveux blonds, se retenant de le toucher ailleurs...
Nos destins ont été liés depuis le premier jour...et tu le sais

Ambiance

Les mains de Nash se resserrent sur les hanches de Juliana…se redresse. Ils sont presque de la même taille et Nash peut plonger son regard dans celui qui lui fait face. Il peut y lire le calme olympien de la confiance, les braises rougeoyantes de la tendresse passionnée, un océan d‘Amour éperdu. Avec ce regard, c’est tout le visage de Juliana qui resplendit de bienveillance. Plus qu’une invitation, un désir muet mais ardent. Nash ne peut plus avoir peur. En a-t-il conscience seulement. Un souffle s’arrête…le temps pour ses yeux d’admettre. Les lèvres qui se rapprochent, prennent contact, comme une hésitation, puis s’appartiennent enfin.

Les mains prennent possession de ce corps tendu, l’explore maladroitement, mais touchent et caressent avec passion. Déjà, il met en pratique de se débarrasser de se qui l’entrave, se qui rompe le contact avec la chair. Il veut la sentir sous ses doigts, frôler sa peau, sentir la morsure du tatouage, en contourner l’esquisse. Ils sont quasi nus à la moitié du parcours, là au milieu du salon, les corps soudés par leurs baisers, leur regard.

Mais Nash n’en peut déjà plus. De ses deux mains, il encadre le visage de Juliana, l’embrasse fougueusement, ses doigts se perdent dans la jungle de sa chevelure. Instantanément, elle y répond, de plus en plus pressé par le corps vibrant…elle recule sous l’assaut, à du mal à le contenir quand les baisers brûlants de Nash se perdent à leur tour dans son cou, descendent vers ses seins…elle bute sur le dossier du canapé. Instant de surprise, puis le basculement…le canapé se retrouve tête-bêche, et le couple enlacé au milieu des coussins. Mais ça ne suffit pas à arrêter la fougue de Nash. Sa main remonte déjà le long de la jambe gainée de soie. Elle veut se redresser, mais le poids de Nash l’envahit…elle referme ses bras sur lui. Le dernier rempart enfin levé, Nash se penche pour s’en emparer.

Nash n’est qu’une longue et douce caresse, une force envahissante, anesthésiant la volonté au profil du corps. De son langage, de sa communion, …de sa sensualité…de sa beauté. De celle qui rapproche les âmes blessées. De celle qui pansent les plaies dans une explosion de volupté.

Les reins calés sur un coussin, Nash se saisit d’un téton, le serre lentement…nouvelle envolée de couleur dans la tête de Juliana. Elle déploie sa chevelure autour d’elle comme une envolée sous un coup de tête. Assise sur lui, elle se cambre, en pleine confiance aux bras qui la soutienne. Nash sent la montée de son plaisir…ressent les pulsations de celle de son amante. Les corps sont en sueur et les mains se cherchent toujours aussi avidement. Se trouvent enfin, se saisissent, se serrent à l’extrême, étirent leur membres. Se communique leur force. Le bassin de Juliana se referme sur lui. Une secousse musculaire, annonce l’instant de flottement, le silence…puis le déferlement. Un torrent qui se répand. Nash le prend de plein fouet, déclenchant sa propre jouissance. Ils se rejoignent en un cri. Les mains qui se lâchent pour agripper les corps. Se maintient dans cette symétrie, dans cet équilibre précaire. Ils s assurent mutuellement, l’un soutenant l’autre. Puis vient la chute nécessaire. Le soupir de satisfaction commun, le sourire de contentement. La complicité dans le regard. Juste les mains qui prolongent l’instant, en caressent, elles explorent toujours les peaux…

Le rond de fumée s’échappe de ses lèvres entrouvertes. Ses yeux suivent un instant sa course, puis se perd dans ses pensées. Elle a retrouvée son regard plein d’assurance, bien qu’une nouvelle lueur brille à nouveau. Elle repose en travers de Nash et sent ses caresses sur sa chevelure, sa peau…Elle est surprise cependant, quant il lui prend sa cigarette des doigts. Il tire une latte, puis la lui rend en faisant la grimace.

-Dis moi, Juliana…faudrait peut-être qu’on fasse gaffe, sinon on risque d’avoir un Nashounet à demeure…

L’éclat de rire est spontané…Juliana n’en est que plus désirable. Elle semble enfin libérée de tous ses masques. Elle savait qu’elle avait été désirée comme une femme, et cette image lui faisait du bien. Elle se sent plus forte. Peut-être était-elle revenue pour se sauver également.

Va à...

Ambiance




Il s'est endormi, elle est revêtue d'un tailleur crème, distinguée, presque surnaturelle. Une de ses mains est déjà gantée, l'autre trace un sillon sur l'épaule de Nash qui se réveille en sursaut. Question d'habitude, il a maintenant recouvré tous ses sens. Ses yeux bleus s'accrochent à sa bouche pulpeuse, à sa voix grave et exotique.

Je dois y aller...
Elle s'assied au bord du lit, lui caresse la joue déjà rugueuse, une envie furieuse de rester près de lui pour toujours, la tenaille.
Ok...
Il embrasse la paume de la main ce qui lui arrache un sourire.
On se reverra bientôt. Je m'occupe de Gabrielle et de sa nounou, elle seront à la villa Vanzetti-Zao. Il faut juste que tu préviennes Lola...je préfère ne pas l'effrayer...
Il hoche la tête...
Tu vas me manquer Nash Pater...

Des regards qui se croisent à nouveau...du désir, de la tendresse, une sorte d'amour interdit et indéfinissable...des flammes....la force de deux personnalités si semblables et à la fois si différentes.
Il veut parler, elle le fait taire d'un baiser, tendre, qui se prolonge...lorsqu'elle se redresse, ses yeux brillent..
Ne dis rien...je n'aurais plus la force de te quitter et de faire ce que j'ai à faire...
Cette fois posé sur le coude, il se redresse à son tour, capture ses lèvres glissant ses mains dans ses cheveux soyeux.
Quelques secondes de bonheur plus tard elle le repousse à regret..

Il faut que j'y aille...
Elle se lève, inspire profondément, puis lui sourit...
On se reverra quand tu viendras voir Gabrielle...très vite j'espère...

Bientôt elle n'est plus qu'une silhouette, grande à la démarche droite et légèrement chaloupée. Elle a enfilé son autre gant, et s'évapore dans l'embrasure de la porte, sa pochette calée sous le coude.

Vient de....


Ambiance



Il doit être plus de minuit, on sonne à la porte, il fait sombre, Nash se pose de côté afin d'éviter une salve de balle éventuelle.
Ouais ?
Il a dégainé son flingue...attend
C'est moi...Juliana...

Il rengaine, ouvre...
Méconnaissable, c'est la faim qu'il lit dans ses yeux, combi de cuir qui moule son corps parfait, elle avance...sourit, déploie une sensualité féroce, jette son casque sur le divan. Visiblement elle est venue en moto, sans gardes du corps...

J'avais besoin de te voir...

Le besoin est clair, Nash l'a compris...lui sourit...
Torse nu, il sort de la douche, porte juste un pantalon de jogging, ses muscles roulent naturellement à chacun de ses mouvements, la jeune femme sent sa respiration s'accélérer, son parfum l'entêter, elle est Joy dans toute sa splendeur, déjà sa paume se pose sur le torse du jeune homme...

Une aura de chaleur semble irradier de sa main...
Dire que Joy s'est jetée sur lui reste un euphémisme, elle capture sa bouche, darde sa langue pour rencontrer celle de son amant. Immédiatement il reprend le contrôle, la retourne, projette leurs deux corps contre le mur...Joy penche la tête en arrière, grimace de douleur, le souffle coupé.
La fermeture éclair découvre ses seins, le cuir glisse sur le pantalon de nylon dévoilant son corps parfait, ses dessous de dentelle noirs, simples, facile à enlever bouche contre bouche, sans perdre le contact devenu à la fois suave et électrique.

Il la prend dans ses bras, pousse la porte de la chambre du pied. Bientôt leurs deux corps ne feront plus qu'un.
Les draps de soie noire dessinent leurs courbes comme de l'ébène liquide coulant de tout côtés, s'insinuant dans les courbes et les creux de leur anatomie.

Joy le chevauche, elle est mince mais ses seins restent généreux, cambrée c'est elle qui imprime le rythme, s'enfonce pour mieux le sentir, renverse la tête en arrière alors qu'elle se laisse caresser, apprivoiser, laissant échapper un gémissement, puis un second.
La dominante devient dominée, non sans peine, car l'animal qui sommeillait en elle s'est réveillé, féroce et gourmand, s'appropriant la part du Lion qui lui ne compte pas se laisser faire.

Il la fait pivoter, prend le rythme et le contrôle de ses hanches, de ses jambes fuselées qu'il guide pour qu'elles s'enroulent autour de lui. Joy caresse ses tatouages, ses cicatrices, s'attarde sur ses abdominaux qu'elle sent se contracter lentement, pour mieux l'affamer sans doute. Sa langue glisse sur sa peau salée et halée, ses mains remontent, Nash les immobilise, petit sourire en coin, elle n'aime pas ça...normal pour quelqu'un qui peut tuer d'un regard.

Contre toute attente, ce simple geste provoque, au niveau de son bas ventre, la naissance d'une boule de feu, qui la consume, au point d'exploser, une première fois, douloureuse, elle se débat.
Elle sourit pourtant, en redemande...encore
C'est ce qu'elle prononce d'une voix rauque....

Encore....encore

La bouche de Nash devient gourmande, visitant son corps qu'elle a laissé dormir trop longtemps et qui se réveille comme un volcan en éruption. Il finissent par s'entremêler à nouveau reprendre le combat, avides l'un de l'autre, haletants, usant chacun de l'animal qui se terre en lui.
L'orgasme qu'ils atteignent ensemble est brutal, foudroyant....les laissant dans un état second pendant plus de 5 minutes...

Souple, la panthère se défait enfin de lui, son regard en dit long, elle se déplace sur le lit paume et genoux contre le satin, il roule sur le dos, sans doute amusé par ce combat consenti...
Joy tire une cigarette, l'allume, les cheveux en bataille, son corps nu allongé lascivement.


ça te fait quoi d'être une des rares personnes à avoir pu baiser le phénix Nash Pater?.

Elle prend la pose, sourit, coude sur l'oreiller... puis, du bout de son index, caresse la peau de ses pectoraux. Elle réprime le besoin de lui faire mal, le griffer, voir le brûler avec sa cigarette...juste par pur sadisme ou par jeu...
Les médicaments dans la cuvettes des WCs , n'étaient peut-être pas la bonne solution ce soir.

Ambiance





Le soleil darde ses rayons au travers des persiennes, Joy ouvre un oeil, puis deux...
Réveil brutal, elle a passé la nuit hors du domicile, connaissant Pepino, ils sont déjà en train d'essayer de la localiser grâce à la puce électronique qu'elle porte sous la peau. Elle se lève nue, passe d'un coin à l'autre, ramasse ses affaires, fonce vers la salle de bain, attrape son string et son soutien gorge qui jouent les acrobates pendus ça et là.
Nash, la tête enfoncée dans l'oreiller, baragouine, un ou deux mots incompréhensibles...
Tu vas où ?
Je rentre chez moi !!!!
Il tente d'émerger, regarde l'heure....
Il est même pas 7 heures t'as un train à prendre?
Elle sautille en se rhabillant, manque de s'étaler, chacun de ses gestes étant d'une rapidité à couper le souffle.
J'ai passé la nuit hors de chez moi, là Pepino doit essayer de me repérer...
J'pensais que t'avais la permission de minuit...
Nash s'est accoudé nonchalamment contre l'oreiller, un sourire en coin limite moqueur...
Tu te trompais...j'ai des obligations, et surtout je n'ai pas envie qu'on sache où je suis...
Il grimace...
ça fait plaisir...
Elle le fusille du regard...
J'ai des rendez-vous de planifiés, de la plus haute importance, je dois vraiment y aller...

Elle se précipite vers lui, lui vole un baiser rapide, puis recule en prenant son casque, tentant de mieux s'expliquer...
Hier c'était super...mais je suis entièrement responsable, peut-être que je n'aurais pas dû te solliciter....enfin....
Puis plus sérieuse...

N'oublie pas d'amener Gabrielle à la villa!!! Elle est peut-être surveillée, mais les Russes aiment donner dans le kidnapping, alors , ne tardes plus!

Elle est redevenue le phénix, arrogante, distribuant ses ordres afin que tout fonctionne comme elle l'entend...deux secondes plus tard, c'est dans la rue qu'elle court. Se précipite sur sa moto qui, comme animée d'une vie propre, suit le mouvement de sa maitresse... La flèche fend l'air et slalome parmi les voitures, de plus en plus rapide, agile comme une anguille...

A la villa Pepino fronce les sourcils en regardant l'écran de contrôle...

Mais qu'est-ce qu'elle fout ?

Lee soupire, blasé...reprend son journal assis sur le canapé...

Ce qu'elle a toujours fait...
Pepino se retourne vers l'asiatique, le regard interrogateur...

Elle n'en fait qu'à sa tête


va ici

4.2

Ambiance



La clé tourne, doucement, il pénètre et referme derrière lui, traverse le garage. . Il souffle un instant, le voyage a été long, comme toujours…à la sortie de l’aéroport, Park l’attendait, secondé de Pepino et de son éternel cure-dent. Durant le trajet, peu de mots échangés, il découvrira bien part lui-même…la grosse cylindrée s’est rangée à l’angle de la rue…les Crips verraient un mauvais œil qu’ils squattent juste en face de chez leur boss…même si y’a pas de gaz entre eux…

 
 La lune reflète sur le carrelage à travers la grande verrière. Sous la toile à sa droite, sa voiture, sur sa gauche, l’escalier métallique qui le mène vers la partie habitation. Il sait déjà qu’elle est là. Malgré l’odeur de cigarette, il peut percevoir son parfum suave. Il monte rapidement, et la découvre, assise dans son club fétiche, une robe sombre, et ses longues jambes croisées devant elle. Elle est dans l’ombre, ses yeux brillent néanmoins. Nash sent cette attirance toute magnétique qu’elle génère. Elle est presque palpable. Peu d’hommes y sont insensible…c’est pourtant tout autre chose qui touche Nash…cette histoire entre eux…ils sont si différents…et si complémentaires en même temps. Il pourrait arriver n’importe quoi, ce qu’il y a entre ces deux êtres est indestructible.


La lueur rougeâtre de la braise illumine enfin son visage lorsqu’elle tire une goulée de sa cigarette. Un sourire presque animal, son regard soutenu…le désir est déjà là.

 

-Ca fait longtemps Nash Pater… A son intonation, Nash sait à qui il a affaire.

 
-En effet Joy…
 

D’un geste, elle se lève, laissant sa clope tomber dans son verre de whisky au sol, s’avance vers lui de sa démarche de féline…le blouson de Nash rejoint son sac parterre.

-Surtout ne dis rien…


Mais déjà ses lèvres sont prises par celle de l’homme qui la serre dans les bras…il la fait reculer de son corps, tout en se débarrassant de ses chaussures, le tee-shirt suit dans la foulée…le jean…Joy bute contre le mur, sa tête heurt,  lui arrachant un soupir de surprise…un court instant où il croit voir Juliana dans son regard…mais c’est bien Joy qui reprend le baiser, lui mord la lèvre inférieur. Les mains de Nash glissent le long de ses jambes fuselées, remontant sa robe au-delà de la décence…la soulève, Joy passant ses jambes et ses bras autour de son amant…leurs bouches ne font que fuirent pour se rattraper violement…ils vont s’aimer…là, tout de suite,…contre ce mur si il le faut…comme ils l’ont toujours faits…une passion violente…brulante…dévorante…après il y aura Juliana…sa douceur, sa tendresse…pour le moment, ce sont les ongles de Joy qui blesse sa peau tandis qu’il se guide vers ce qu’ils désirent le plus à cet instant.

ambiance

Ils sont allongés, Juliana le regard vide, fume une cigarette…
Je suis censée être fiancée…


Nash se tourne vers elle, silencieux, visage impassible….


Elle écrase sa cigarette, le regarde….le courant passe entre eux...presque sans se parler, ils se comprennent...
Le Connaissant, il est déjà au courant et s’en fiche éperdument…tant qu’il ne me tient pas en esclavage avec son alliance…
Nash esquisse un sourire.
Tu l'aimes?
Si je l'aimais vraiment je ne serais pas dans ton lit Nash Pater
Paraît que tu pettes un plomb….c’est la version officieuse….


C’est quoi pour toi petter un plomb ? Park m’en veut de n’avoir envoyé que mon avocat et Ji Min en prison, Ahn me suit partout et me laisserait écorcher un homme vif devant lui sans réagir…
Je le ferais aussi


Elle sourit, le pousse gentiment, ressent une chaleur douce en caressant son torse. Ses ongles suivent les tatouages de son épaule, fascinée…
Je sais…
Elle remue un peu, se pose sur le coude
Tu sais ce que j’ai pensé en te voyant pour la première fois ?
Il sourit s’attendant au pire..
Que j’étais stupide de sous-estimer la terre entière…
Et puis ?
Et puis quoi ?
Tu as juste pensé ça ?
Tu veux des compliments Nash ??
Ses yeux se plissent d’amusement, elle ajoute….
Je te trouve unique, mignon avec ton nez en trompette, ton sex appeal...
Nash touche le bout de son tarin en fronçant les sourcils
 Du bout du doigt elle caresse la fossette de son menton. C’est fou, il ne vieillit pas.
Ta façon de m’embrasser avec tendresse, de me faire l’amour comme une évidence.  Même si nous deux c’est autre chose.
Elle baisse la tête…
je t’ai fait venir par caprice….parce que j’ai peur….pour la première fois de ma vie, j’ai peur. J’avais besoin de toi, juste déjà pour que tu me serres dans tes bras.
Puis elle se plonge dans son regard si bleu…

J'avais besoin de quelqu'un qui éprouvait un peu d'amour pour moi....assez pour me comprendre

4.3

 Ambiance

 

Nash s’écarte un court instant, se mets sur le flanc pour lui faire face…effet miroir de ces deux corps dénudés, juste une femme et un homme, seuls au monde, au milieu de nulle part.

 

Je la sens, cette blessure…celle qui appartient au passé… Ecarte du doigt cette mèche qui vient barrer son regard…C’est un rappel quotidien qui te tord les tripes…Juliana renifle fort, mais sa conscience s’accroche à ses mots.

 

Elle te fait oublier la lumière qu’est en toi…Petite moue douteuse de Juliana…Elle est pourtant présente, cachée, enfouie au fond de toi…tu l’oublies c’est tout…Un doigt court le long de sa joue, dessine l’arête de sa mâchoire…Cette douleur te fait sentir vivante, mais te bouffe de l’intérieur…et t’ étouffe Juliana…Joy ne fait que hurler, battre contre tes murs…Son regard change, mais la caresse de Nash sur sa nuque la fait revenir à elle.

 

Tous les matins tu te lèves, et faut tout reconstruire perpétuellement, … ça reste inachevé…y a pas d’issue à cette douleur…si ce n’est que l’accepter, la faire sienne.

 

 Un baiser sur le front vient ponctuer sa phrase, puis ses paupières se ferment sous l’impulsion des lèvres de Nash…il vient trouver sa bouche. Le baiser est profond, suave, tendre…il s’éternise, une douce boule de chaleur renait dans les entrailles…Une main vient caresser la naissance du sein…

 

Mais toi t’es le phénix…même de ton cercueil d’où on a jeté tes cendres, tu renais…Sa voix se fait rauque…on est des survivants tous les deux, on s’purifie par le feu…La caresse descend le long de son flanc, le frisson la parcourt…réveille ce feu ancien…

 

Et si la lumière tu dois la retrouver dans les flammes, je t’y aiderais…Ses lèvres se referment à la naissance de son cou, ses doigts à la rencontre de son antre.

 

Juliana a gardé les yeux fermés, se laissant emporter par sa promesse et ses caresses. Son bras se referme sur le dos de son amant  tandis qu’il se glisse sur elle. Sa douce force transpire sous l’ondulation de ses muscles quand il entre en elle, juste un soupir s’échappe de sa bouche entrouverte…lentement les vagues de plaisir prennent possession de son corps. Impulsivement, elle s’accroche à lui, ne veut pas perdre le chemin qu’il lui fait suivre. Elle ressent toutes ses caresses, partout où il la frôle, sa nuque, ses seins, son visage, ses cuisses…son souffle dans son cou…font naître cette ivresse qui va l’enlever. La fin, elle la connait déjà…tout se finira dans ce cri partagé, dans cette jouissance commune…elle ne veut pas la voir arriver, pas encore…

 

L’odeur du café flotte dans l’air quand elle sort de la salle de bain. Le jour ne va pas tarder à se lever, les premières pâleurs se reflètent déjà à travers la verrière. Elle a passé rapidement des frusques à Nash…mais un rien l’habille. Elle rejette sa chevelure humide sur ses épaules alors que Nash se retourne vers elle, des mugs fumants en main. Un sourire complice partagé, amoureux ? Mais le visage au regard acier se fige…les mugs tombent au sol quand il se jette sur elle, hurlant son nom…

 

 

Pepino se redresse, marre d’avoir passé la nuit sur le siège conducteur…son dos le tire. Avise Park qui roupille encore…comme peut-il faire. Jette un coup d’œil à sa montre…p’tain elle abuse…Va pour s’étirer quand ses sens se mettent en alerte…des formes se rapprochent…là, juste en face du garage de Nash…Des Crips ? Non, ça vient pas de l’appart de T, situé juste en face…puis pas leur dégaine. Coup de coude instinctif à son passager, la main déjà sur la poignée de la portière…ça il l’a entendu, c’est sûr…un tir de sniper…
 

Il est déjà dans la rue, l’arme au poing, Park sur ses talons, quand les gars forcent l’entrée de l’appart…mais la seconde d’après, c’est une énorme boule de feu qui envahit le ciel…le souffle de l’explosion était si puissant qu’il s’est retrouvé sur le dos…les vitres du quartier ont volées en éclats, une alarme de voiture c’est déclenchée…des gens à peine réveillés descendent déjà et envahissent la chaussée…à bonne distance des flammes qui lèchent la façade du bâtiment…



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